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L'ONU condamne l'attaque d'un hôpital ayant fait 17 morts civils en Centrafrique


L'entrée de l'hôpital à Gambo, Centrafrique, le 16 août 2017.
L'entrée de l'hôpital à Gambo, Centrafrique, le 16 août 2017.

L'ONU a fermement condamné l’attaque en décembre d'un hôpital civil à Ippy, dans le centre de la Centrafrique, et pointe du doigt deux groupes armés qui avaient par le passé nié en bloc avoir attaqué l'établissement et tué 17 civils.

"La Minusca a dépêché une mission d'établissement des faits au mois de janvier 2018, qui a confirmé l'attaque délibérée contre les civils à l'hôpital d'Ippy", a déclaré la mission de l'ONU en Centrafrique, la Minusca, dans un communiqué reçu mardi par l'AFP.

Les combattants de l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC) et du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) avaient encerclé l'hôpital et ouvert le feu sur le personnel civil de l'hôpital et sur les patients, tuant 12 hommes, une femme, trois enfants et un nourrisson, selon des témoignages recueillis par la Minusca.

Par le passé, ni l'UPC ni le FPRC avaient reconnu être à l'origine de l'attaque de l'hôpital.

"La Minusca rappelle aux commandants de l'UPC et du FPRC à Ippy, respectivement le 'général' Ahmat Wadal Woundal et le 'colonel' Adam Moktar, que les attaques dirigées contre des hôpitaux et l'utilisation de civils comme boucliers humains constituent de graves violations du droit international des droits de l'homme, et peuvent également constituer des crimes de guerre", continue le texte.

>> Lire aussi : La "route soudanaise" en Centrafrique: désenclavement rime avec racket et trafics

L'attaque de l’hôpital d'Ippy a eu lieu durant un cycle de violences meurtrières dans le centre du pays début décembre. Les combats opposaient des membres du FPRC alliés aux combattants de l'UPC à des anti-balaka sous le commandement du chef Gaëtan Boade, alliés à une branche dissidente du FPRC emmenée par le "général" Azor Khalit.

Gaëtan Boade avait été tué dans ces combats.

Le carrefour stratégique du centre du pays, entre les villes de Bakala, Ippy et Bambari, est sujet à de nombreux combats entre des groupes armés qui s'allient selon les circonstances et leurs intérêts locaux (contrôle de mines, racket routier, vol de bétail).

La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013. L'Etat n'a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national, tandis que les groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l'or et du bétail dans ce pays qui est un des plus pauvres du monde.

Avec AFP

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