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L'ONU réclame des sanctions ciblées sur les responsables du putsch en Birmanie


Le commandant en chef de la Birmanie (Myanmar), le général Min Aung Hlaing, arrive au palais présidentiel de Naypyitaw, au Myanmar, le 30 mars 2018. (REUTERS / Sai Zaw)
Le commandant en chef de la Birmanie (Myanmar), le général Min Aung Hlaing, arrive au palais présidentiel de Naypyitaw, au Myanmar, le 30 mars 2018. (REUTERS / Sai Zaw)

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a réclamé vendredi des sanctions ciblées contre les responsables du putsch militaire en Birmanie, afin de ne pas faire souffrir davantage la population.

S'exprimant à l'occasion d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme (CDH) sur la Birmanie demandée par les Européens, la Haute-Commissaire adjointe Nada al-Nashif a indiqué que l'ONU "suit de près la situation de plus de 350 responsables politiques, représentants de l'Etat, militants et membres de la société civile, y compris des journalistes, des moines et des étudiants, qui ont été placés en détention".

"Le monde entier regarde", a ajouté l'adjointe de Michelle Bachelet à l'adresse des militaires au pouvoir depuis le coup d'Etat du 1er février, en jugeant "inacceptable" l'usage de la violence contre les manifestants.

Elle a ainsi déploré les "mesures draconiennes prises cette semaine pour empêcher les réunions pacifiques et entraver la liberté d’expression", ainsi que le renforcement de la présence policière et militaire dans les rues.

Nada al-Nashif a par ailleurs demandé à la communauté internationale que les sanctions prises par la communauté internationale soient "ciblées": "les dirigeants de ce coup d'Etat constituent un objectif approprié pour de telles actions".

"Il est d'une importance capitale qu'aucun préjudice ne soit infligé aux personnes les plus vulnérables du pays; et que l'aide à la lutte contre la pandémie puisse se poursuivre, tout comme l'aide humanitaire dans les zones de conflit" du pays, a-t-elle insisté.

A l'issue des débats au CDH, les pays doivent se prononcer en fin de journée sur un projet de résolution, proposée par l'UE et Londres, condamnant le putsch militaire en Birmanie et demandant la libération d'Aung San Suu Kyi et le rétablissement du gouvernement civil.

Enfin, le projet de résolution demande au Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Birmanie d'évaluer la situation en se rendant sur place en urgence. Il y a toutefois peu de chance que la Birmanie, peu coopérative avec l'ONU, accepte une telle venue.

"Nous regrettons que notre Bureau se soit vu refuser depuis longtemps une présence en Birmanie et nous demandons instamment aux autorités militaires d'accorder au Haut-Commissariat et au rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en Birmanie un accès illimité et immédiat", a déclaré Nada al-Nashif, devant le Conseil.

A Genève, certains diplomates espèrent que la résolution puisse être adoptée par consensus, mais rien n'est sûr. La position de Pékin et de Moscou, soutiens traditionnels de l'armée birmane aux Nations unies, sera scrutée de près.

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