"Non à l'intimidation", "Pas de présence militaire dans les campagnes", "Pas de réformes, pas d'élections", "Nous demandons un audit des listes électorales", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants.
"Nous n'autoriserons pas une élection qui ne soit pas libre et juste", a prévenu devant la foule Nelson Chamisa, le dirigeant du principal parti de l'opposition, le Mouvement démocratique pour le changement (MDC).
"Nous voulons un audit des 5,5 millions de personnes" inscrites sur les listes électorales "afin de ne pas avoir d'électeurs fantômes", a-t-il ajouté, dénonçant "le déploiement de soldats contre un parti politique".
Le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à M. Mugabe en novembre, "sait que nous allons le battre", a encore lancé le candidat du MDC à la présidentielle.
Le parti au pouvoir depuis 1980, la Zanu-PF, est cependant donné largement favori face à un MDC divisé et orphelin depuis la mort de son chef historique Morgan Tsvangirai en février.
Mardi, le MDC a pu défiler pacifiquement dans la capitale, sous l'oeil attentif des policiers. Une situation qui tranche avec l'ère Mugabe, où les manifestations de l'opposition étaient régulièrement réprimées par la force.
"Nous voulons des réformes électorales avant les élections. Nous sommes ici pour demander la transparence dans l'impression des bulletins de vote et un audit indépendant des listes électorales", a expliqué à l'AFP un manifestant, Paddington Kanembiri, 24 ans.
"Je suis ici pour faire part de ma colère aux responsables qui veulent truquer les élections. On en a ras-le-bol de l'anarchie de la Zanu-PF. Nos enfants souffrent, ils n'ont pas de travail", s'est plainte Juliet Chakavarika, 65 ans.
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Le Zimbabwe est plongé dans une profonde crise économique depuis une dizaine d'années. Le taux de chômage avoisine les 90% de sa population active.
Les élections présidentielle, législatives et locales du 30 juillet seront les premiers scrutins organisés depuis la chute de M. Mugabe, contraint de démissionner sous la pression de l'armée, de la rue et de son parti la Zanu-PF.
M. Mnangagwa, ancien bras droit de M. Mugabe avant qu'il ne le renie, s'est engagé à organiser des élections libres et justes, alors que les scrutins sous l'ère Mugabe ont été entachés de fraudes.
Il a convié la communauté internationale, notamment l'Union européenne (UE) et le Commonwealth, à observer les élections.
Avec AFP