Le fils du président ougandais, Muhoozi Kainerugaba, a annoncé samedi sur Twitter l'expulsion de l'opposant, le qualifiant d'"ennemi du Rwanda et de l'Ouganda".
Robert Mukombozi, un Rwandais né en Ouganda, y a travaillé comme journaliste pour des médias locaux avant de partir s'installer au Rwanda, mais il s'est brouillé avec le gouvernement et vit en exil en Australie, selon les services de renseignement ougandais.
Sa destination n'a toutefois pas été précisée. M. Kainerugaba, qui est chef de l'armée de terre et conseiller spécial du président, a seulement déclaré qu'il avait été "renvoyé d'où il venait".
Le fils du président Museveni a joué un rôle déterminant dans le rétablissement de relations avec Kigali, notamment en organisant des pourparlers avec M. Kagame qui ont conduit à la réouverture de leur frontière terrestre commune en janvier, après trois ans de fermeture.
En février, il a promis de mettre fin aux activités "illégales et criminelles" du RNC en Ouganda, affirmant que ce parti avait failli conduire les deux pays à une "guerre stupide".
L'expulsion de M. Mukombozi, membre du Congrès national rwandais (RNC) en exil, fait suite à l'engagement pris par le puissant fils du président ougandais Yoweri Museveni de sévir contre ce parti d'opposition, considéré par Kigali comme une organisation terroriste.
La présence sur le sol ougandais d'opposants, mais aussi de rebelles cherchant à renverser le président rwandais Paul Kagame, est depuis longtemps source de tension entre les deux voisins.
Le RNC a été fondé en 2010 par l'ancien chef de l'armée rwandaise Kayumba Nyamwasa et l'ex-chef du renseignement Patrick Karegeya, depuis leur exil en Afrique du Sud.
"Général Kayumba, je vous ai suffisamment prévenu. Vous jouez avec mon pays et les résultats seront terribles pour vous. Le RNC n'a absolument aucune place en Ouganda", a aussi tweeté M. Kainerugaba.
Kayumba Nyamwasa - qui avait aidé Paul Kagame à créer le Front patriotique rwandais au pouvoir - a survécu à deux tentatives d'assassinat en Afrique du Sud en 2010, tandis que M. Karegeya a été tué dans un hôtel de Johannesburg en 2014.
Le gouvernement rwandais a toujours nié toute implication dans ces affaires.
MM. Museveni et Kagame, qui ont été de proches alliés dans les années 1980 et 1990, se sont ensuite brouillés en raison d'accusations mutuelles d'espionnage, d'enlèvements et de soutien aux rebelles.