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L'UA inquiète du regain de tension entre Djibouti et l'Erythrée


Les participants se réunissent pour une photo, lors de l'Assemblée de l'Union africaine, à Addis-Abeba, Ethiopie, le 30 janvier 2017.
Les participants se réunissent pour une photo, lors de l'Assemblée de l'Union africaine, à Addis-Abeba, Ethiopie, le 30 janvier 2017.

Le président de la commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a appelé dans un communiqué au "calme et à la retenue" après que Djibouti eut accusé l'Erythrée d'avoir profité du retrait du contingent du Qatar pour occuper la partie de territoire revendiquée par les deux pays à leur frontière.

L'Union africaine (UA) a fait part de son inquiétude, samedi, face à la tension provoquée par la résurgence d'un différend territorial entre Djibouti et l'Erythrée à la suite du retrait de soldats du Qatar déployés dans le secteur disputé entre les deux voisins de la Corne de l'Afrique.

Le président de la commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a appelé dans un communiqué au "calme et à la retenue" après que Djibouti eut accusé l'Erythrée d'avoir profité du retrait du contingent du Qatar pour occuper la partie de territoire revendiquée par les deux pays à leur frontière.

Le retrait annoncé mercredi par le Qatar fait suite à la crise qui a éclaté entre le petit émirat gazier du Golfe et l'Arabie saoudite et ses alliés qui l'accusent de soutenir le "terrorisme" islamiste. Le Qatar - qui rejette ces accusations - n'a pas précisé les effectifs de sa force d'observation déployée en 2010 entre l'Érythrée et Djibouti.

Djibouti comme l'Erythrée entretiennent de bonnes relations avec l'Arabie et ses alliés des Emirats arabes unis et ont pris leur parti dans le conflit avec le Qatar.

Jeudi, le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf, avait accusé Asmara de "déployer ses forces" dans la région de Doumeira disputée entre les deux pays sur la mer Rouge. "Djibouti est un pays pacifique et nous donnons la priorité aux solutions diplomatiques", avait-il ajouté. "Mais si l'Erythrée persiste dans sa recherche de solutions militaires, Djibouti est prêt à cette éventualité".

Dans un communiqué samedi, l'Erythrée n'a pas réagi directement à ces accusations, indiquant qu'elle ne répondrait pas aux "informations - factuelles et spéculatives - produites ces derniers jours".

"Le gouvernement érythréen fera savoir son point de vue quand il aura obtenu des informations complètes sur l'ensemble de cette histoire", a précisé le ministère de l'Information à Asmara.

Les deux voisins entretiennent des relations très différentes avec les puissances extérieures. Djibouti abrite des bases militaires française et américaine et la Chine en construit une à son tour sur le petit territoire.

De son côté, l'Erythrée est généralement considérée comme un Etat paria, tandis que le port de Djibouti sert de débouché aux importations et exportations de l'Ethiopie, grand ennemi régional de l'Erythrée.

"La commission de l'UA, en étroites consultations avec les autorités djiboutiennes et érythréennes, a entrepris de déployer une mission à la frontière érythréo-djiboutienne pour établir les faits", a ajouté l'UA samedi.

"Le président de la commission se tient à la disposition de Djibouti et de l'Erythrée pour les aider à normaliser leurs relations et promouvoir des relations de bon voisinage".

Les relations entre les deux pays de la Corne de l'Afrique s'étaient tendues après une incursion en avril 2008 de troupes érythréennes vers Ras Doumeira, promontoire stratégique surplombant l'entrée de la mer Rouge au nord de la capitale, Djibouti. Les deux pays s'étaient opposés à deux reprises en 1996 et 1999 pour cette zone.

L'Erythrée et Djibouti avaient signé en juin 2010 un accord sous les auspices du Qatar pour résoudre par un accord négocié leur conflit territorial et des soldats qataris avaient été déployés dans les zones disputées dans l'attente d'un accord final entre Djibouti et Asmara.

Avec AFP

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