"Nous allons continuer jusqu'à ce qu'on retrouve la dernière victime, même si nous ne savons pas combien il y en a. Nous allons sonder la zone autant de fois que nécessaire", a déclaré à l'AFP Sergio Cabañas, directeur de la Coordination nationale pour la gestion des catastrophes (Conred).
Le responsable a précisé qu'étant donnée la nature de l'éruption, qui a déversé d'importantes quantités de boue, de lave et de cendre ardente, les possibilités de retrouver des survivants étaient très faibles.
"Si ont est piégé dans le flux pyroclastique, il est difficile de rester en vie", a-t-il souligné, ajoutant que certains corps totalement calcinés pourraient ne jamais être retrouvés.
Les projections spectaculaires de lave et de cendres de ce cratère culminant à 3.763 mètres et situé à 35 kilomètres au sud-ouest de la capitale Guatemala a semé la panique parmi les habitants des villages situés sur le flanc du volcan, et entraîné l'évacuation d'urgence de plus de 4.500 personnes.
Suspendues dans la nuit, les recherches ont repris à l'aube mardi dans les environs du volcan, encore recouverts d'une abondante couche de cendre. Et les secouristes devaient se couvrir les voies respiratoires face aux des épais nuages gris soulevés par les véhicules d'urgence sillonnant la zone.
- Volcan en "repos actif" -
Eddy Sanchez, directeur de l'Institut de vulcanologie, a indiqué à l'AFP que l'éruption de dimanche avait libéré "beaucoup d'énergie" et que le volcan, entré en "repos actif", pourrait encore libérer des éruptions explosives qui toutefois ne devraient "pas être catastrophiques".
Lundi soir, l'Institut national médico-légal (Inacif) a indiqué avoir dénombré 69 cadavres, dont seulement 17 ont pu être identifiés. Selon la Conred, quelque 46 blessés ont été recensés, dont la moitié dans un état grave, et deux secouristes sont portés disparus.
A San Miguel Los Lotes, hameau détruit par l'éruption, un journaliste de l'AFP a pu observer un paysage désolé mêlant décombres de maisonnettes réduites à néant et corps noircis d'hommes et d'animaux domestiques gisant entre boue et cendres.
Dimanche, des images diffusées à la télévision et sur les réseaux sociaux ont montré une immense nuée de cendres descendant du volcan avant d'engloutir une route tandis que des habitants et des membres des équipes de secours fuyaient en courant.
D'autres montraient des personnes couvertes de cendres que des secouristes essayaient de mettre à l'abri. Au total l'éruption a duré plus de 16 heures.
- Tragédie -
Lundi soir, le président Jimmy Morales a qualifié l'évènement de "tragédie" et annoncé que les recherches et l'assistance aux sinistrés dureraient le temps nécessaire dans la zone. La présidence a déjà précisé qu'un plan de reconstruction commencerait à être élaboré mardi.
Le Congrès du Guatemala a voté un décret présidentiel déclarant d'état de catastrophe naturelle dans les départements d'Escuintla (sud), Chimaltenango (ouest) et Sacatepequez (sud-ouest), les plus affectés par l'éruption. Les députés ont également commandé un rapport sur les dégâts dans les nombreuses exploitations de café et maïs touchées.
L'éruption a touché notamment des communes rurales proches du volcan et la cité coloniale d'Antigua, le plus important site touristique du Guatemala.
Un total de 1,7 million de personnes sont affectées à divers degrés par la catastrophe, selon la protection civile.
Le Volcan "de Fuego" était déjà entré en éruption en janvier 2018. En septembre 2012, son précédent réveil avait entraîné l'évacuation de quelque 10.000 personnes résidant dans des villages situés sur le flanc sud.
Deux autres volcans sont également actifs au Guatemala: le Santiaguito (ouest) et le Pacaya (20 km au sud de la capitale).
Avec AFP