Une nouvelle frappe israélienne meurtrière a ciblé un camp de réfugiés à Gaza, tandis que des négociations étaient en cours pour la libération des otages israéliens détenus par le Hamas. Parmi eux, l’un a été secouru mardi.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a salué cette opération :"Bienvenue à la maison, Farhan Alkadi. Je félicite l’armée israélienne et le Shin Bet pour cette nouvelle opération de sauvetage réussie. Nous travaillons sans relâche pour ramener tous nos otages”, a indiqué le chef du gouvernement israélien.
Ce message a été repris par Kamala Harris lors de son discours d’investiture en tant que candidate du Parti démocrate : "Le président Biden et moi-même, nous nous efforçons de mettre fin à cette guerre afin qu’Israël soit en sécurité, que les otages soient libérés, que les souffrances à Gaza cessent et que le peuple palestinien puisse réaliser son droit à la dignité, à la sécurité, à la liberté et à l’autodétermination."
Malgré son rôle de vice-présidente, Harris n’a que peu d’expérience en politique étrangère. Son conseiller à la sécurité nationale, Phillip Gordon a, cependant, servi sous les présidents démocrates Bill Clinton, Barack Obama, et Joe Biden, assurant ainsi une continuité dans le soutien militaire à Israël, un aspect crucial de la politique américaine. "Le vice-président et le président ont soutenu l'aide militaire américaine à Israël, non seulement dans le cadre de l'accord existant avec Israël, mais aussi en l'augmentant cette année en raison de leurs besoins en matière de sécurité," affirme Halie Soifer, Conseil démocratique juif d'Amérique.
Ce soutien, maintenu malgré les appels à un embargo sur les ventes d’armes à Israël par certains membres du Parti démocrate, souligne les défis auxquels Harris devra faire face pour maintenir l’unité de son parti. "Nous ne pouvons pas apprendre grand-chose de ce qu'elle dit parce que ce qu'elle dit maintenant vise à gagner une élection et à maintenir la cohésion du Parti démocrate. Et comme le Parti démocrate est divisé entre ceux qui sont plus favorables à Israël et ceux qui sont plus favorables aux Palestiniens, elle doit dire essentiellement des platitudes, et c'est ce qu'elle a fait," souligne Jonathan Rynhold, Université Bar-Ilan
Harris a exprimé plus de sympathie envers les souffrances des Palestiniens que son prédécesseur. Cependant, ses déclarations actuelles, destinées à rallier les électeurs et à maintenir la cohésion du Parti démocrate, restent prudentes. Son expérience personnelle, en tant que fille d’immigrés jamaïcain et indien, pourrait la rendre plus sensible aux perspectives du Sud global, et lui permettre de porter un regard différent sur la politique étrangère américaine, marquée par les héritages du néocolonialisme et du néo-impérialisme.
"Elle est consciente de ce que le reste du monde peut penser du Moyen-Orient, du néocolonialisme, du néo-impérialisme, et j'espère vraiment qu'elle aura l'occasion de faire valoir ces expériences si elle devient présidente. Car c'est la réalité de la politique étrangère américaine qui doit faire face aux défis à venir, qui sont très différents de ceux des trois dernières décennies," declare Natasha Hall, Centre d'études stratégiques et internationales.
Si elle est élue, Harris héritera des défis laissés par ses prédécesseurs, en particulier le conflit prolongé au Moyen-Orient. Elle devra alors définir sa propre politique étrangère, un exercice complexe nécessitant de jongler avec des intérêts multiples et contradictoires.
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