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La communauté internationale au chevet de la Libye


Le Secrétaire d 'Etat américain John Kerry (au centre), le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni et l'envoyé des Nations Unies, Martin Kobler (à droite) assistent à la réunion ministérielle sur la Libye à Vienne, en Autriche, le 16 mai 2016.
Le Secrétaire d 'Etat américain John Kerry (au centre), le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni et l'envoyé des Nations Unies, Martin Kobler (à droite) assistent à la réunion ministérielle sur la Libye à Vienne, en Autriche, le 16 mai 2016.

Les diplomaties européennes, des Etats-Unis et des pays voisins de la Libye tentent à Vienne de définir une stratégie pour enrayer le chaos qui règne dans ce pays miné par les divisions politiques et la menace djihadiste.

Plus de vingt délégations ont répondu présentes à cette réunion, présidée par le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a débuté dans un palace viennois.

Cette rencontre se déroule à un moment crucial. D'une part les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont récemment étendu leur influence à l'ouest de la ville libyenne de Syrte qu'ils contrôlent depuis juin 2015. D'autre part, le gouvernement d'union nationale parrainé par l'ONU peine à asseoir son autorité, plus d'un mois et demi après avoir pris ses fonctions à Tripoli.

Les acteurs internationaux et régionaux réunis à Vienne veulent réaffirmer leur soutien au nouvel exécutif libyen dirigé par Fayez al-Sarraj, également présent à Vienne, alors que ce dernier peine à imposer son autorité dans un pays rongé par les divisions.

"Les possibilités de ce gouvernement restent limitées tant que les conflits internes, la compétition entre deux pouvoirs rivaux ne sont pas surmontés", a reconnu le chef de la diplomatie allemande Franz-Walter Steinmeier avant le début de la reunion.

Le gouvernement Sarraj, depuis son arrivée à Tripoli fin mars, peine à gagner l'adhésion du gouvernement parallèle installé dans l'Est qui refuse de céder le pouvoir avant un vote de confiance du Parlement, maintes fois reporté.

"Nous devons soutenir Sarraj (...), nous appelons les forces politiques libyennes et les acteurs de la sécurité dans le pays à former une alliance avec lui et à créer les institutions nécessaires pour combattre Daesh", acronyme arabe de l'EI, a souligné à Vienne le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Harlem Désir.

L'enjeu est de reconstruire des structures étatiques viables qui permettront de lutter contre la menace jihadiste et d'endiguer le flux migratoire depuis la Libye, à 300 kilomètres seulement des côtes italiennes, a souligné M. Steinmeier. "Nous n'en sommes qu'au début", a-t-il reconnu.

- Syrte convoitée -

"Nous avons beaucoup de travail devant nous", a brièvement déclaré à la presse John Kerry qui a préalablement rencontré individuellement Fayez al-Sarraj ainsi que le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Judeh.

Dissensions politiques et vide sécuritaire ont facilité depuis 2014 l'implantation de l'EI en Libye, constituant une menace directe pour ses voisins et l'Europe.

Les combattants de l'EI se sont emparés la semaine dernière de la localité d'Abou Grein, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Syrte, après une série d'attaques contre les forces militaires du gouvernement d'union. C'est la première fois que le groupe extrémiste réussit à étendre son contrôle à l'ouest de cette ville.

Des responsables et des diplomates américains ont affirmé jeudi que les Etats-Unis étaient prêts à assouplir l'embargo de l'ONU sur les armes imposé au début de la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, pour aider les nouvelles autorités à lutter contre l'EI.

La guerre contre les jihadistes est au centre d'une autre bataille, entre les forces du gouvernement d'union et celles du gouvernement parallèle basées dans l'est du pays et dirigées par le général controversé Khalifa Haftar.

Les deux autorités rivales accélèrent les préparatifs pour déclencher en premier l'offensive visant à chasser l'EI de Syrte, au risque d'éloigner la perspective d'une réconciliation et d'une victoire contre les jihadistes.

"La course" à la libération de Syrte est "une erreur (...) et nous ne pouvons plus accepter cette division", a affirmé à l'AFP le président de la commission Défense du Sénat italien, Nicola Latorre.

"Une opération militaire pour libérer Syrte requiert une plus grande coordination des forces de sécurité pour des raisons à la fois tactiques et politiques", estime pour sa part Claudia Gazzini, analyste à l'International Crisis Group.

L'EI compte 3.000 à 5.000 combattants en Libye et tenterait d'y attirer des centaines de recrues étrangères, selon des sources françaises et américaines.

Avec AFP.

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