A peine l'audience ouverte avec deux heures de retard, la défense a soulevé un point de procédure. Me Blédé Dohora, l'avocat de cinq accusés présentés comme des miliciens et qui devaient témoigner mardi à la barre, a fait valoir que la défense "n'a même pas encore eu accès à leur dossier", le parquet n'ayant pas "fourni à temps le dossier à la défense".
Mme Gbagbo, 65 ans, est jugée depuis vendredi aux côtés de 82 dignitaires de l'ancien régime pour son rôle présumé dans les violences meurtrières de la crise postélectorale de 2010-2011, qui fit 3.000 morts et s'acheva par l'arrestation du couple présidentiel.
Le président de la cour Taïrou Dembélé a donc décidé de "renvoyer au mardi 6 janvier" l'audience afin de permettre aux avocats d'avoir accès aux documents de l'accusation et de préparer la défense de leurs clients.
"Afin de mener un procès équitable le droit de la défense doit être respecté. Ce n'est pas une faveur mais un droit. La cour vous invite à satisfaire cette obligation", a-t-il lancé à avocat général.
Simone Gbagbo, principale figure de ce procès considéré comme le plus grand défi judiciaire de la Côte d'Ivoire, à moins d'un an de la présidentielle d'octobre 2015, n'était pas présente de même que plusieurs de ses co-accusés.
Pacsal Affi N'Guessan, le président du parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, et Richard Dakoury-Tabley, l'ex-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bcéao), et d'autres dignitaires de l'ancien régime étaient venus soutenir les cinq accusés appelés à la barre.
L'ex-Première dame ivoirienne est également réclamée par la CPI, qui l'accuse de "crimes contre l'humanité" commis durant la crise postélectorale, à l'instar de son mari,emprisonné depuis trois ans et en attente de jugement.
Mais Abidjan refuse son transfèrement à La Haye, arguant qu'il affecterait le processus de réconciliation nationale et que sa justice est désormais en mesure d'organiser un procès équitable.