"Le tribunal fait droit à la requête de la défense pour une descente sur le lieu du meurtre", a déclaré le président du tribunal militaire de Kananga, au Kasaï, dans le centre de la RDC
Cette visite aura lieu le 21 août, a-t-il ajouté, indiquant que les frais de ce déplacement seront à la charge des parties au procès.
Le ministère public a jugé "inopportune" cette décision, estimant que "le gros de l'affaire est déjà connu" au terme des enquêtes et des témoignages depuis le début du procès le 5 juin dernier.
En mars, deux jeunes experts onusiens - l'Américain Michael Sharp et la Suédo-chilienne Zaida Catalan -, qui enquêtaient sur les violences et sur des fosses communes au Kasaï, ont été assassinés. La jeune femme a été décapitée.
Le double meurtre était un "guet-apens prémédité", a estimé un groupe d'experts de l'ONU à New York dans un rapport. Ce même rapport n'a pas exclu l'implication de membres de la sécurité d'État dans le crime.
Le 20 juillet, un des accusés a été reconnu par un témoin et dans une vidéo pendant l'audience.
Les violences qui impliquent miliciens, soldats et policiers au Kasaï ont causé depuis un an la mort de plus de 3.000 personnes, d'après des chiffres rassemblés par l'Église catholique, et environ 1,4 million de gens ont fui leurs foyers dans cette région, selon l'ONU.
Ces violences ont éclatées en septembre, un mois après la mort d'un chef traditionnel, Kamwina Nsapu, tué lors d'une opération militaire après s'être révolté contre le pouvoir de Kinshasa.
Avec AFP