"On dit qu'il y a plus de 300 tonnes dans les mains des paysans", lance Kone Moussa.
Du cacao, les paysans ivoiriens en ont en grande quantité sous la main, et pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour dans des zones productrices ou aller faire un tour au port d’Abidjan ou de San Pedro.
Le cacao a subi 30 % de baisse des cours sur le marché international depuis octobre dernier. Les conséquences sont visibles pour Kouame kouame Jean, producteur à Divo, à 190 kilomètres d’Abidjan qui explique qu'"on a peur que cela nous reste sur les bras, on ne sait pas comment vendre notre cacao".
De 1100 francs CFA le kilogramme, le prix d’achat du cacao au planteur est passé à 700 francs le 30 mars dernier. Une chute qui amène de nombreux producteurs à se tourner vers le Ghana.
Kone Moussa, président du Syndical national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire, le Synap-ci, indique qu'"à la frontière du Ghana, il y a des ventes, pour 950 francs CFA".
À la frontière du Ghana, il y a des ventes, pour 950 francs CFA".Kone Moussa, président du Synap-ci
Preuve du malaise qui secoue la filière, des producteurs ont manifesté le 17 février dernier à Abidjan avant d’être dispersé par la police. En outre, le Syndical national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire, le Synap-ci a décidé d’intenter une action en justice à l’encontre du Conseil du café cacao, le CCC, l’organe de régulation de la filière.
Le CCC est notamment chargé de la gestion d’un fonds de réserve créé en 2012 par l’Etat pour indemniser les paysans en cas de chute des prix du café et du cacao.
"Le cacao est revendu 1805 francs à l'international, c'est pour cela que nous portons plainte", explique Kone Moussa.
Les producteurs voient également d'un mauvais oeil l’intrusion des multinationales dans le secteur de la production. Le cacao c’est 50% des recettes d’exportations de la Côte d’Ivoire.
Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan