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La haute hiérarchie militaire effectue des réformes au sein de l’armée nigériane


Le président nigérian Muhammadu Buhari (C) prononce un discours lors du lancement des plus grandes pyramides de riz à Abuja, au Nigeria, le 18 janvier 2022. (Photo AFP/ Kola Sulaimon )
Le président nigérian Muhammadu Buhari (C) prononce un discours lors du lancement des plus grandes pyramides de riz à Abuja, au Nigeria, le 18 janvier 2022. (Photo AFP/ Kola Sulaimon )

Au Nigeria, le chef d’Etat major de l’armée vient d’effectuer un remaniement majeur des officiers supérieurs. A sept mois de la présidentielle, l’insécurité reste un grand défi à relever par le président Muhammadu Buhari, qui avait promis de mettre fin à l’insurrection djihadiste.

Pour la haute hiérarchie militaire, les nouvelles réformes et nominations au sein de l’armée visent à la repositionner pour atteindre une efficacité opérationnelle.

Ces changements touchent certains officiers de l'état-major, des officiers généraux, des commandants de corps, des commandants d'institutions de formation, des commandants de brigade, entre autres.

Sadeeq Garba Shehu, ex-officier de l’armée aujourd’hui à la retraite, souligne que "c’est un changement administratif. Ça n’a rien à voir avec les opérations de l’armée. Mais quand on voit plus près la liste, on voit un changement du mouvement du général qui était chargé des opérations dans l’Etat de Kaduna. L’Etat de Kaduna est parmi les Etats qui ont des problèmes de la sécurité. Donc pour moi c’est le seul changement."

L’attaque récente de la prison de Kujé, non loin d’Abuja, la capitale, a suivi quelques heures à peine une embuscade contre un convoi de sécurité du président Muhammadu Buhari dans son État natal de Katsina.

Ces deux incidents s’ajoutent à la sanglante rivalité entre Boko Haram et le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest, les multiples enlèvements contre rançon, sans parler des mouvements séparatistes dans le delta du Niger et la région du Sud-Est. Des mélanges détonants qui révèlent l'ampleur de la menace sécuritaire dans le pays.

Yahuza Ketso, expert en sécurité, doute également de la sincérité de ces changements au sein de l’armée face à la situation sur le terrain."Je ne vois rien de sérieux dans ces nouvelles reformes", lance-t-il. "Mais nous leur accordons le bénéfice de doute pour voir ce qui va se passer".

La sécurité reste donc un enjeu majeur des élections générales et présidentielles de 2023 pour élire un successeur au président Buhari qui, après deux mandats à la tête du pays, ne peut plus être candidat.

Les filles de Chibok n’ont toujours pas été retrouvées sauf au compte-goutte. Récemment un train de voyageurs, a été attaqué près de la gare de Rijana, reliant Abuja, à Kaduna, une ville du nord-ouest une centaine de passagers ont été enlevées.

Kabiru Adamu Consultant en sécurité, il dirige une agence de sécurité Beacon Consulting. Pour cet expert l’insécurité croissante dans le pays menace la tenue d’élections libres et crédibles.

"Si ces défis sécuritaires persistent cela signifie que les élections pourraient ne pas avoir lieu. Ou encore même si elles ont lieu la crédibilité de ces élections pourrait être mise en doute. Parce que les électeurs ne pourront pas sortir", explique Kabiru Adamu.

Face à cette situation, des sénateurs et députés de l’opposition menacent d’engager une procédure de destitution contre le chef de l'État, même si le Parlement fédérale est contrôlé par le camp présidentiel.

Sur le terrain, les forces armées nigérianes se battent sur plusieurs fronts mais elles sont aussi critiquées pour leur incapacité à répondre efficacement aux attaques incessantes sur les populations civiles.

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