Le rapport note des irrégularités dans la gestion du carburant à la présidence du Faso.
En effet, sur environ 205 millions FCFA irrégulièrement utilisés, 98% l’ont été à la présidence.
Les investigations des contrôleurs d'Etat ont porté sur 4 grands domaines : la commande publique, les comptes de dépôts, les régies d'avances, le carburant et les lubrifiants.
Sur ce dernier point, la présidence du Faso a été épinglée comme la plus dévoreuse de carburant de façon irrégulière.
"Nous avons noté que la gestion du carburant était quelque peu informelle. Si vous savez que dans l'année vous avez budgétisé 50 visites inopinées, peut-être que vous allez avoir 60 ou 40. Comme c'est budgétisé, vous savez comment faire. Mais si vous n'avez pas budgétisé et qu'on doit réagir au cas par cas. Il y a tel plénipotentiaire qui vient et doit utiliser telle voiture, et il n'y a pas d'encadrement de l'utilisation du véhicule et du carburant, certaines personnes peuvent passer par ce biais pour se servir du carburant et même ouvrir de petites stations d'essence," explique Luc Marius Ibriga, le président de l'ASCE_LC.
"En fait le carburant, c'est des valeurs, c'est comme de l'argent. Donc le risque que nous avons à ce niveau, c'est que les gens utilisent le carburant à d'autres fins. Par exemple, ils échangent ça au niveau des stations d'essence contre de l'argent. Un bon de 5 mille FCFA, par exemple. Ils peuvent l'échanger contre une certaine somme d'argent," renchérit secrétaire général du contrôle d'Etat Jean-Pierre Ousmane.
Pour l’opposition, "ce rapport ne révèle pas en fait la vraie face de ce régime qui a eu des accointances avec Blaise Compaoré," estime Mamadou Kabré, le président du PRIT_Lanya.
"Ce rapport ne révèle pas en fait la vraie face de ce régime qui a eu des accointances avec Blaise Compaoré. La vraie face du régime de Roch Kaboré va apparaitre avec les rapports qui vont intervenir en 2017, 2018 et 2019, une année avant l'année électorale. Le régime de Roch Kaboré qui, avec ses accointances avec le régime déchu, était passé maître dans l'art de passer les marchés entre copains et coquins pour avoir en
retour des investissements pour leur campagne," déclare M. Kabré.
Reportage de Zoumana Wonogo à Ouagadougou pour VOA Afrique