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A Brazzaville, les médias peinent à distinguer le faux du vrai


Traitement de l'information dans une rédaction à Brazzaville, le 1er mai 2020. (VOA/Arsène Séverin)
Traitement de l'information dans une rédaction à Brazzaville, le 1er mai 2020. (VOA/Arsène Séverin)

Distinguer le faux du vrai est le défi que se donnent les médias congolais, malgré leurs maigres moyens de vérification.

Au Congo-Brazzaville, beaucoup de fake news (fausses nouvelles) émaillent le contenu des journaux et parfois des documents officiels. Récemment, le bulletin du gouvernement annonçant les statistiques du Covid-19 a été piraté, passant faussement le bilan à 309 cas confirmés alors qu'il est à 229. Des fantaisies souvent reprises dans la presse.

La vitesse de publication entre les médias traditionnels et les réseaux sociaux fait le bonheur des fake news. Beaucoup de journaux à Brazzaville se font prendre, comme le témoigne Alphonse Ndongo, journaliste et lanceur d'alerte sur Facebook.

"Il y a quelque temps, certaines communautés étrangères quittaient le pays à cause du Covid-19. Sur les réseaux sociaux, certains ont voulu faire croire qu'il y avait un coup d'État en préparation, en fait, il en est rien", explique-t-il.

De nombreux journalistes congolais reconnaissent que les fake news influencent gravement leur travail, et qu'il faille un vrai filtre pour s'en sortir.

"A tous les journalistes de vérifier les informations avant de balancer les reportages sur le site internet. En tout cas, la vérification des faits est notre priorité pour ne pas tomber sur les dérives de fake news", souligne Guy Gervais Kitina, un des rédacteurs en chef aux Dépêches de Brazzaville, seul quotidien congolais.

Pour Giscard Mahoungou, secrétaire général de la rédaction à la Direct Radio Télévision, le sérieux du métier de journaliste passe par la diffusion de l'information crédible. "Les fake news hélas, impactent plus sur le sérieux de notre métier. A nous donc de faire attention pour, chaque fois qu'il y a une information sur internet, de vérifier cela, de contre-vérifier, pour donner ce qui est vrai, ce qui est juste", affirme-t-il.

"C'est ce que nous faisons à Vox Congo via internet, la télévision et les autres canaux que nous utilisons. Les fake news prennent plus de l'avance", valide Wences Mouanzibi, journaliste à Vox TV.

Distinguer le faux du vrai est le défi que se donnent les médias congolais, malgré leurs maigres moyens de vérification.

Jean René Kulé et Frédéric de La Rivière, tous deux formateurs, misent sur la qualité et la pertinence. "C'est un phénomène mondial, mais il faut que les Etats se réveillent et se saisissent de cette affaire. Aujourd'hui, ce n'est pas n'importe qui ne peut balancer tout ce qu'il veut. Il faut se mettre en place des mécanismes qui permettent de vérifier qu'une information émane quand même d'une source crédible", recommande l'expert.

Sur tout un autre tableau, le Congo-Brazzaville occupe le 118e rang au classement mondial de la presse établi par Reporters sans frontières.

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