Si l'ensemble des médias congolais fonctionnent avec beaucoup de difficultés, tant dans la collecte et la diffusion de l'information, le calvaire de la presse écrite est plus grave. Les kiosques à journaux ont quasiment disparu, et par manque de véhicules, très peu de journalistes arrivent encore à écrire dans leurs colonnes.
Patrick Sébastien Dzeba, directeur du journal La Griffe, explique qu'ils viennebt "de sortir un numéro, c'est pour qu'on soit également présent sur le marché, car nos lecteurs ont disparu, qui n'ont plus la matière à lire".
"Même s'ils sont en confinement, il faudrait bien qu'ils lisent quand même", affirme-t-il. "Même réduit, nous avons quand mis un numéro sur le marché. C'est difficile de faire le chiffre, parce que nous n'avons que trois jours de marchés ouverts", ajoute le directeur de La Griffe.
Aux Dépêches de Brazzaville, l'unique quotidien du pays, les mesures ont été prises pour maintenir la flamme. Les bureaux de Brazzaville, de Kinshasa et de Paris fonctionnent, mais avec des effectifs réduits, indique Emile Gankama, le directeur des rédactions.
"Les Dépêches continuent de paraître sur les cinq jours de la semaine, avec la nuance qui est que la version papier n'est publiée que deux jours, lundi et jeudi. Notre édition de samedi a également été suspendue", révèle Emile Gankama, affirmant par ailleurs que les équipes de la rédaction "ont été réduites au minimum".
A 78 ans d'existence, le bi-hebdomadaire La Semaine Africaine est le plus vieux journal du pays. Malgré le soutien que lui apporte l'Eglise catholique, Albert Miandzoukouta, son directeur, reconnaît que les temps sont vraiment durs.
"Physiquement, demain nous sommes sur la place, mais après ce numéro, quand est-ce que nous pourrons encore paraître ? Il n'y a pas mal de problèmes qui se posent notamment d'impression, du rythme de travail, et cela rend le travail très compliqué", témoigne-t-il.
Sur les grands carrefours, comme à Makelekele, une vendeuse de journaux ne s'en plaint vraiment pas. "Je vends trop bien, il y a des habitués qui viennent toujours. Je n'affiche pas beaucoup de journaux à cause de la distanciation sociale, donc faudrait pas qu'il y ait l'attroupement", indique Léa.
La République du Congo a atteint ce week-end le cap de 200 cas confirmés dont plus de la moitié se trouve dans la capitale. Selon les autorités, 19 personnes ont été guéries et 8 sont décédées.