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La réforme fiscale américaine dopera la croissance mondiale à court terme


L'entrée du bâtiment du Fonds monétaire international à Washington DC, le 5 avril 216.
L'entrée du bâtiment du Fonds monétaire international à Washington DC, le 5 avril 216.

Le Fonds monétaire international s'est une nouvelle fois montré optimiste sur la croissance économique mondiale, intégrant cette fois l'impact positif à court terme de la réforme fiscale américaine et le rythme de croissance plus soutenu des économies avancées.

Après une hausse de 3,7% en 2017, le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait progresser de 3,9% en 2018 comme en 2019, soit une amélioration de 0,2 point par rapport aux précédentes prévisions d'octobre qui avaient déjà été relevées.

Pour les Etats-Unis, où l'administration Trump a adopté juste avant Noël une vaste réforme des impôts, le FMI table sur une croissance de 2,5% cette année, soit une hausse de 0,6 point de pourcentage comparé à ses prévisions d'automne et de 2,7% l'an prochain (+0,4%).

"La révision reflète le rythme de croissance mondiale plus rapide et l'impact attendu des changements de politique fiscale aux Etats-Unis", a résumé le FMI dans un rapport de conjoncture mondiale.

"Quelque 120 économies, comptant pour les trois quarts du PIB mondial, ont enregistré une hausse de croissance en 2017, soit le rebond le plus largement répandu dans le monde depuis 2010", explique l'institution de Washington, qui a publié ses prévisions actualisées le jour de l'ouverture du Forum économique de Davos en Suisse.

S'agissant des Etats-Unis, le FMI estime que la baisse de l'imposition sur les entreprises devraient tirer les investissements, ce qui pourrait se traduire par 1,2 point de pourcentage de croissance supplémentaire jusqu'à fin 2020 tout en stimulant la croissance de ses partenaires commerciaux à l'instar du Mexique.

Le PIB mexicain est ainsi attendu en hausse de 2,3% en 2018 (+0,4%) et de 3% en 2019 (+0,7%).

Le FMI table aussi sur une croissance en zone euro plus rapide que prévu avec une amélioration attendue dans tous les pays exception faite de l'Espagne dont l'économie pâtit du mouvement indépendantiste en Catalogne. Le Fonds a ainsi abaissé la prévision de croissance pour ce pays à 2,4% cette année (-0,1 point).

L'institution a par ailleurs laissé inchangée sa prévision de croissance 2018 et abaissé celle de 2019 pour le Royaume-Uni, qui a lancé le processus de sortie de l'Union européenne (à 1,5% pour les deux années).

Des nuages à moyen terme

Optimiste à court terme, le FMI a toutefois mis en garde -- comme en octobre -- sur un possible retournement de la conjoncture économique mondiale à moyen terme.

"Ce sont des bonnes nouvelles. Mais les dirigeants politiques et les décisionnaires devraient rester conscients du fait que l'élan de croissance actuel est lié à la convergence de facteurs qui ne devraient pas durer", a commenté Maurice Obstfeld, le chef économiste du FMI.

"La crise financière mondiale peut sembler bien derrière nous, mais sans des mesures rapides pour s'attaquer aux obstacles structurels à la croissance, pour permettre une croissance partagée plus équitablement et pour ériger des barrières de protection et de résistance (aux crises), le prochain retournement conjoncturel arrivera plus rapidement que prévu et sera plus difficile à combattre", a-t-il fait valoir.

Pour le FMI, la réforme fiscale aux Etats-Unis n'aura ainsi un effet qu'à court terme, car à moyen terme elle devrait creuser le déficit budgétaire, si bien que la croissance de la première puissance économique du monde devrait ralentir plus que prévu, et ce pendant plusieurs années à partir de 2022, effaçant quelques gains de la période précédente.

En outre, il s'inquiète d'un risque accru de correction sur les marchés alors que les principales Bourses mondiales profitent du vent d'optimisme avec la multiplication des records enregistrés à Wall Street.

L'institution de Washington met aussi en garde sur les tensions géopolitiques dans l'est de l'Asie et au Moyen-Orient et sur les incertitudes politiques dans des pays comme le Brésil, la Colombie, l'Italie ou le Mexique où des élections vont avoir lieu.

Les récentes catastrophes climatiques, comme les ouragans et la sécheresse, illustrent, eux, les risques d'événements récurrents engendrant d'importants coûts humanitaires et économiques.

Enfin, le FMI met en garde contre les tentations protectionnistes qui pourraient peser sur les investissements et la croissance.

Avec AFP

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