Les sénateurs américains ont infligé un revers cinglant au dirigeant démocrate en refusant d'avancer sur ce texte.
A dix mois des législatives de mi-mandat, Joe Biden démocrate voulait avec cette réforme poser un cadre fédéral pour l'organisation des scrutins aux Etats-Unis. Et ce faisant, annuler une série de restrictions adoptées dans une quinzaine d'Etats conservateurs depuis la présidentielle de 2020.
Selon les ONG, ces restrictions discriminent délibérément les électeurs noirs, majoritaires à avoir voté pour Joe Biden à la dernière élection.
Dans les Etats républicains, on assure au contraire que ces mesures renforcent la sécurité des scrutins du pays, un argument fort auprès de leur électeurs, encore nombreux à croire que la présidentielle de 2020 a été "volée" à Donald Trump.
L'organisation des élections est plus que jamais un sujet brûlant en Amérique.
Les démocrates au Sénat cherchaient à tout prix à adopter la grande réforme électorale de Joe Biden pour défaire ces mesures avant les élections de mi-mandat.
Mais l'opposition républicaine, vent debout contre cette loi qui confierait selon elle aux démocrates le contrôle des scrutins à travers le pays, a fait bloc mercredi soir.
Elle a ainsi privé les démocrates de la "supermajorité" de 60 voix requise au Sénat pour clore les débats et soumettre le texte au vote.
Dans une ultime tentative, l'état-major démocrate a essayé de pousser le texte avec ses seules voix via une option dite "nucléaire", mais à laquelle les plus modérés de ce camp, Kyrsten Sinema et Joe Manchin, se sont opposés.
"Je suis profondément déçu que le Sénat n'ait pas réussi à défendre notre démocratie. Je suis déçu - mais je ne suis pas découragé", a réagi Joe Biden juste sur Twitter après le vote, assurant qu'il ne relâcherait pas ses efforts sur ce dossier.
Lors de sa conférence de presse quelques heures avant le vote, le président américain avait aussi souligné ne pas avoir "épuisé toutes les options" pour protéger l'accès au vote des Afro-Américains, sans donner plus de détails.