Jusqu’en début de la soirée, la tension était encore vive dans cette ville sécurisée depuis plusieurs mois par la Minusca. Il est difficile de dire avec exactitude ce qui s’y passe en ce moment, car toutes les communications téléphoniques sont coupées.
Pour Bernard Dilla, député de Bocaranga 1 dénonce l’inaction des Casques bleus. "Il y a un laxisme total de la Minusca", dénonce-t-il.
"La Minusca est à Bocaranga, et les attaques continuent, sous le regard de leur impuissance", accuse-t-il.
La Minusca n’a pas encore officiellement réagi à cette montée de violence.
Selon une source proche du bureau de la coordination des affaires humanitaires à Bangui, plusieurs bases des humanitaires ont été pillées et certains personnels seraient en danger ou en cavale dans la nature.
D’autres sources confirment l’attaque de l’Église catholique de Bocaranga abritant plus de 15 000 déplacés internes. Plusieurs personnes également auraient trouvé la mort et de nombreux autres en fuite.
L'attaque de Bocaranga survient au lendemain d'un échange de tirs entre groupes armés anti-Balaka et ex-Séléka, dans la région de Ngakobo (centre est).
L'incident, qui a fait un mort et au moins trois blessés, a été déclenché par le meurtre d'un Peul par des hommes armés qui seraient des anti-Balaka. L'activité était paralysée jeudi dans la localité.
La Centrafrique peine à se relever du conflit provoqué en 2013 par le renversement de l'ex-président François Bozizé par des groupes armés Séléka prétendant défendre la minorité des 20% de musulmans parmi 4,5 millions de Centrafricains.
La contre-offensive des anti-Balakas majoritairement chrétiens a provoqué des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
L'intervention de la France et des Nations unies a permis la fin des massacres de masse, l'élection d'un nouveau président et le retour d'un calme relatif dans la capitale Bangui.
Freeman Sipila, correspondant à Bangui