"J'ai demandé de déférer le congrès à une autre date pour des mesures de sécurité", a déclaré à l'AFP le gouverneur de la province du Guera, Mahamat Ali Hassabalah, soulignant ne pas avoir "interdit" le congrès de l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR).
"J'ai reçu une fiche des services de sécurité qui recommande le report de la tenue de congrès, de rassemblements" ou autres réunions politiques, a-t-il ajouté, indiquant ne pas avoir été saisi "ni par mon ministère de tutelle, ni par l'UNDR de la tenue de ce congrès".
"Il s'agit tout simplement d'une machination orchestrée contre nous par le Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir) dans le but d'empêcher la tenue du congrès à Mongo", chef-lieu du Guera, a réagi à l'AFP Saleh Kebzabo, président de l'UNDR.
"Ce matin, le gouverneur nous a fait part de la situation du Soudan qui amène à plus de vigilance. L'Etat tchadien n’est pas en mesure de maitriser la situation sécuritaire du Guera, donc du pays", a affirmé M. Kebzabo.
M. Kebzabo a par ailleurs annoncé àl'AFP qu'un opposant de Guinée équatoriale, dirigeant d'un des principaux partis d'opposition de ce pays, avait été arrêté jeudi à Mongo alors qu'il venait assister au congrès.
Andres Essono Ondo Okogo, secrétaire général du parti Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), "est effectivement détenu par les renseignements généraux" tchadiens à N'Djamena, a confirmé le porte-parole de la police, Paul Manga, affirmant ne pas connaître les raisons de son arrestation.
Premier opposant au président Idriss Déby Itno après être arrivé deuxième à l'élection présidentielle de 2016, Saleh Kebzabo avait surpris la classe politique tchadienne en acceptant de le rencontrer mi-2018.
Des élections législatives et locales doivent être organisées au Tchad, après avoir été reportées à plusieurs reprises depuis 2015, mais aucune date n'a été encore avancée.
La commission électorale (Céni) qui doit les organiser est au centre de nombreuses polémiques depuis plusieurs mois, l'opposition en ayant récusé la composition jugée "partiale".
Alors qu'on s'attendait à N'Djamena à un nouveau décret modifiant la composition de la Céni, tous ses membres ont prêté serment début avril, entérinant de fait sa composition.