Lors de la remise en mars au Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga de l'avant-projet de loi, des associations de défense des droits de l'Homme lui avaient demandé de le suspendre en attendant que des enquêtes impartiales permettent de "distinguer ceux qui ont le sang sur les mains de ceux qui n'en ont pas".
Le texte, qui n'était pas accessible à la presse vendredi, "propose, pour transcender le douloureux héritage de la crise née en 2012, le bénéfice du pardon aux fautifs et le bénéfice de l'indemnisation et de l'assistance publique aux victimes", selon le communiqué du Conseil des ministres.
"S'appuyant sur les vertus du pardon", selon le gouvernement, il "offre la possibilité de réinsertion à ceux qui se sont laissés entraîner dans la contestation armée et manifestent un repentir sincère".
Le président Ibrahim Boubacar Keïta s'est engagé lundi soir, dans sa déclaration de candidature à sa réélection, à assurer "la réussite de la réconciliation nationale".
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Il avait déjà évoqué dans son message de fin d'année une loi "d'entente nationale" exemptant de poursuites "tous ceux impliqués dans une rébellion armée", à condition qu'ils n'aient "pas de sang sur les mains".
D'autres pays en proie à des violences "ont pratiqué une démarche similaire", avait-il souligné, en référence notamment à la loi de "concorde civile" en Algérie voisine.
Le nord du Mali était tombé début 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la conclusion en juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Avec AFP