Le président sortant Uhuru Kenyatta a été réélu le 11 août avec 54,27% des voix contre 44,74% à son principal opposant Raila Odinga, mais celui a saisi la justice pour contester des résultats qu'il estime entachés de fraudes massives.
La Cour suprême a commencé lundi à examiner le recours déposé par l'opposition. Elle a jusqu'à vendredi pour rendre un jugement qui soit confirmera définitivement la victoire de M. Kenyatta, soit annulera le scrutin, lequel devrait à nouveau être organisé dans un délai de 60 jours.
L'élection "a été marquée par de graves violations des droits de l'homme, dont des meurtres illégaux et passages à tabac par la police lors de manifestations et d'opérations de fouille des maisons dans l'ouest du Kenya", a accusé HRW.
"La brutale répression sur les manifestants et les habitants des comtés de l'ouest, dans le cadre d'un schéma de violence et de répression dans les bastions de l'opposition, a fragilisé les élections nationales", a estimé Otsieno Namwaya, chercheur en charge de l'Afrique à HRW.
Après l'annonce de la victoire de M. Kenyatta, les supporteurs de l'opposition à Nairobi et dans des comtés de l'ouest, Kisumu, Siaya, Migori et Homabay, avaient manifesté au cri de "Uhuru doit partir".
En plusieurs endroits, la police a répondu en faisant un "usage excessif de la force", estime HRW. Dans l'ouest du Kenya, au moins 12 personnes ont été tuées, dont 10 pour la seule ville de Kisumu, et plus de 100 blessées, affirme l'organisation de défense des droits de l'homme.
Au moins 21 personnes, dont un bébé et une fillette de neuf ans, ont été tuées les 11 et 12 août, pour l'essentiel par la police, selon un nouveau bilan de l'AFP établi à partir de sources policières, hospitalières et du rapport d'HRW. Un précédent bilan de l'AFP faisait état de 17 victimes.
L'organisation dit craindre un bilan encore plus élevé. Dimanche, le nouveau gouverneur du comté de Kisumu, Anyang Nyong'o, a annoncé que les corps de quatre personnes tuées par balles - qui pourraient avoir été des manifestants - avaient été retrouvés sur les rives du lac Victoria. M. Nyong'o a directement mis en cause la police dans ces meurtres.
HRW dit n'avoir trouvé "aucune preuve que les manifestants étaient armés ou ont agi d'une manière qui pourrait justifier l'usage d'une telle force". L'organisation appelle les autorités kényanes à "ouvrir en urgence une enquête"et à s'assurer que les policiers responsables "rendent des comptes".
Avec AFP