Investi le 2 avril, M. Abiy est le premier Premier ministre de l'Éthiopie contemporaine issu de l'ethnie oromo, la plus importante du pays. C'est en région oromo (ouest et sud), dans laquelle est située la ville d'Ambo, que les manifestations anti-gouvernementales avaient débuté fin 2015, avant de s'étendre à d'autres zones, dont la région amhara (nord).
La répression de ces manifestations, les plus importantes depuis la prise de pouvoir du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF) en 1991, avaient fait au moins 940 morts et mené à des dizaines de milliers d'arrestations.
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"Nous sommes désormais sur la voie du changement et de l'amour", a déclaré le Premier ministre, devant des milliers de personnes réunies dans un stade. "Nous avons besoin de votre contribution, nous voulons travailler avec vous, main dans la main (...), et nous voulons concrétiser nos promesses".
Le nouveau Premier ministre prône la concorde depuis sa prise de fonction. Dans un signe d'apaisement, il a salué mercredi les Qeerroo, terme utilisé pour désigner les jeunes Oromo qui ont mené des manifestations parfois violentes ainsi que des grèves, voyant en eux "le bouclier du peuple oromo".
Mais il a également demandé à la foule de lui laisser le temps de concrétiser ses promesses. "Je vous demande de nous donner du temps pour nous préparer suffisamment, et j'ai confiance dans le fait que les Qeerroo vont nous donner assez de temps pour organiser notre action", a-t-il déclaré.
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M. Abiy, 42 ans, a été choisi par l'EPRDF pour succéder à Hailemariam Desalegn, qui avait démissionné le 15 février, en évoquant la nécessité de réformes face au mouvement de protestation.
Les autorités éthiopiennes ont, dès le lendemain de la démission de M. Hailemariam, instauré un nouvel état d'urgence. Mais beaucoup espèrent que, dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, M. Abiy sera le garant d'une plus grande ouverture alors, que l'EPRDF est accusé de dérives autoritaires par les organisations de défense des droits de l'Homme.
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Les manifestations débutées fin 2015 étaient de fait l'expression d'une frustration des Oromo et des Amhara, qui représentent 60% de la population et s'estimaient marginalisés dans les instances de pouvoir, et également porteuses de revendications d'une jeunesse avide de libertés individuelles.
Avec AFP