Critiquant les médias, le souverain pontife a estimé qu'ils devraient "être mus par le devoir d'expliquer les différents aspects des migrations", notamment leur lien avec la violation des droits humains ou les conflits violents, dans un entretien accordé à une revue du ministère italien de l'Intérieur (Liberta civili) sorti également vendredi sur le site internet du quotidien français La Croix.
"Souvent, ce sont les médias eux-mêmes qui utilisent des stéréotypes négatifs en parlant des migrants et des réfugiés. Il suffit de penser à l'emploi incorrect des termes par lesquels ils qualifient les migrants et les réfugiés. Combien de fois entend-on parler de clandestins", a relevé le pape. Selon lui, l'expression "incite l'opinion publique à élaborer un jugement négatif".
Le souverain pontife a par ailleurs jugé qu'on parle "davantage de certains cas de délinquance concernant des migrants, plutôt que de raconter les nombreux cas d'intégration".
Or "la bonne information peut abattre les murs de la peur et de l'indifférence" et "lorsque la peur s'estompe, les portes s'ouvrent et l'accueil est spontané", a insisté le pape François.
Le 1er janvier, un nouveau ministère du Vatican a vu le jour pour se charger des dossiers de "développement humain intégral", dont celui des "migrants et réfugiés" suivi personnellement par le pape.
"Les millions de migrants, de réfugiés, de personnes déplacées et de victimes de la traite d'êtres humains ont besoin d'une attention particulière. C'est pourquoi j'ai décidé de m'occuper personnellement d'eux, du moins pendant un certain temps; et j'ai placé cette section sous ma dépendance directe", a-t-il expliqué.
Avec Afp