Le président du Parlement sortant, Mohamed Osman Jawari, a été réélu à son poste dès le premier tour avec 141 voix sur les 259 députés présents, selon Osman Elmi Boqore, qui présidait la session parlementaire à l'académie de police de Mogadiscio.
Les lieux étaient sous forte protection et plusieurs rues alentour étaient fermées à la circulation, par peur d'un attentat des islamistes somaliens shebab, affiliés à Al-Qaïda.
La politique somalienne est régi par les clans, qui se partagent les postes les plus influents, comme celui de président, de Premier ministre et de speaker.
L'élection de Jawari, 71 ans, membre des Digil et Mirifle, signifie que son prédécesseur au poste de speaker, Sharif Hassan Sheikh Adan, doit renoncer à se présenter pour l'élection présidentielle, car il appartient au même clan.
Les candidats restants pour le poste de chef de l'Etat sont tous issus des clans Hawiye et Darod.
L'actuel président Hassan Sheikh Mohamud, 61 ans, ancien universitaire et activiste de la société civile, est candidat à sa succession. Il est membre du clan des Hawiye, comme son prédécesseur à la présidence, Sharif Sheikh Ahmed (52 ans), un ancien chef de l'Union des tribunaux islamiques de Somalie dont les shebab sont issus.
Les principaux candidats Darod sont l'actuel Premier ministre Omar Abdirashid Ali Shamarke (56 ans), et un ancien chef de gouvernement, Mohamed Abdullahi Mohamed 'Farmajo' (55 ans). Les deux ont une double nationalité, ayant vécu pendant des années respectivement au Canada et aux Etats-Unis.
Le précédent mandat de Jawari comme speaker avait été marqué par de nombreuses querelles politiciennes et un processus législatif très lent. Mais il est respecté pour sa franchise et pour avoir tenté d'imposer son autorité au sein du Parlement.
"Je vous remercie tous pour la confiance que vous m'avez à nouveau accordée. Je promets de conduire la chambre du Peuple avec intégrité", a-t-il déclaré après son élection.
L'élection du président du pays - désigné par les parlementaires -, dont la date n'est pas encore connue mais qui doit avoir lieu dans les prochaines semaines, mettra un terme à un processus électoral extrêmement complexe et laborieux.
Quelque 14.000 électeurs délégués - sur les 12 millions de Somaliens - ont voté entre octobre et décembre 2016 pour élire les 275 députés, parmi des candidats généralement choisis à l'avance par consensus et représentant chaque clan ou sous-clan.
Il s'agit cependant d'une avancée démocratique par rapport aux élections de 2012, où seulement 135 "elders" (notables) avaient désigné l'ensemble des députés.
La dernière élection véritablement démocratique en Somalie remonte à presque 50 ans, en 1969. L'instauration du suffrage universel est désormais planifié pour la prochaine élection en 2020.
La Somalie, privée de véritable Etat central depuis la chute de l'autocrate Siad Barre en 1991, est depuis plongée dans le chaos et la violence entretenus par milices claniques, gangs criminels et groupes islamistes.
Avec AFP