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Le Polisario fustige des "peines iniques" contre 23 Sahraouis au Maroc


La police marocaine à Rabat, Maroc, 11 juin 2017.
La police marocaine à Rabat, Maroc, 11 juin 2017.

"Tous les procès impliquant des citoyens sahraouis organisés par l'Etat marocain participent de la machine répressive marocaine", dénoncent le Front Polisario et le "ministère sahraoui de l'Information" dans un communiqué.

Le Front Polisario, qui réclame l'indépendance du Sahara occidental, territoire contrôlé en grande partie par le Maroc, a fustigé jeudi les "peines iniques" prononcées par la justice marocaine contre 23 Sahraouis jugés pour les meurtres de policiers et gendarmes marocains en 2010.

Mercredi, la justice marocaine a condamné à des peines allant de deux ans de prison à la perpétuité ces 23 accusés du procès dit "de Gdeim Izik", nom d'un camp situé au Sahara occidental, où avaient été tués, lors de son démantèlement le 8 novembre 2010, 11 policiers et gendarmes marocains.

"Tous les procès impliquant des citoyens sahraouis organisés par l'Etat marocain participent de la machine répressive marocaine", dénoncent le Front Polisario et le "ministère sahraoui de l'Information" dans un communiqué.

"Les autorités d'occupation marocaines n'ont pas pu prouver les accusations contre ces détenus, en dépit de tous les moyens de torture, des menaces et faux témoignages auxquels elles ont eu recours", ajoutent-ils.

Ils affirment que ces "peines iniques" ont pour "but de faire taire la voix du peuple sahraoui qui réclame ses droits légitimes".

En 2013, les 23 accusés - tous civils - avaient été condamnés à entre 20 ans de prison et la perpétuité par un tribunal militaire, mais la Cour de cassation a ordonné qu'ils soient rejugés par une juridiction pénale.

Mercredi, celle-ci en a condamné huit à la perpétuité, trois à 30 ans de prison, cinq à 25 ans et trois à 20 ans, un à 6 ans et demi, un à 4 ans et deux à deux ans.

L'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT) a dénoncé l'utilisation lors du procès d'"aveux signés sous la torture", tandis qu'Amnesty a estimé que l'absence d'enquête sérieuse "sur les allégations de torture contre les accusés entache ce verdict".

Le Maroc et le Polisario s'étaient accusés mutuellement d'avoir provoqué les affrontements meurtriers entre forces de l'ordre et manifestants sahraouis lors du démantèlement par la force de ce camp où jusqu'à 15.000 Sahraouis s'étaient installés pour protester contre leurs conditions de vie.

Désarmées, certaines victimes avaient été égorgées ou leurs cadavres souillés, selon des vidéos qui avaient choqué l'opinion publique.

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est passé en 1975 en grande partie sous contrôle du Maroc.

Le Front Polisario, qui a proclamé une République arabe sahraouie démocratique (RASD), soutenue par Alger, contrôle environ un tiers du territoire sahraoui, le long des frontières algérienne et mauritanienne.

Avec AFP

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