Antonia "Muchanga a été remis en liberté ce soir (mardi) sur ordre du procureur général", a indiqué à l'AFP Orlando Mudumane, le porte-parole de la police de Maputo.
"La détention était illégale car il n'y avait pas de mandat d'arrêt", a précisé l'avocate de M. Muchanga, Alice Mabota, au journal d'opposition Canal de Moçambique.
Orlando Mudumane s'est refusé à tout commentaire, se bornant à dire que l'interpellation était bien légale, et ajoutant que la police donnerait davantage de détails mercredi.
Le même porte-parole de la police avait annoncé l'arrestation du responsable mardi matin "pour les motifs suivants: organisation d'une manifestation illégale samedi dernier, et discours d'incitation à la violence".
Le porte-parole de la Renamo, qui vient d'être élu député lors des dernières élections d'octobre 2014, avait déjà été arrêté le 7 juillet 2014 pour "incitation à la violence". Il avait été relâché le 19 août suite à l'adoption d'une loi d'amnistie dans le cadre du dialogue entre le gouvernement et la Renamo.
Cette nouvelle interpellation intervient dans un contexte de regain de tension entre le gouvernement et la Renamo, qui refuse toujours de reconnaître sa défaite aux élections générales du 15 octobre 2014, validées par le Conseil constitutionnel la semaine dernière.
La Renamo a lancé le week-end dernier des "marches politiques" dans plusieurs villes du Mozambique, afin de contester les résultats.
"Nous avons conscience qu'il n'y a pas de chemins faciles pour garantir la justice électorale, et nous allons apprendre à Guebuza (le président sortant, ndlr) que le pouvoir ne peut pas être arraché mais qu'il doit être gagné", a déclaré Arlindo Bila, délégué de la Renamo pour la ville de Maputo, avant de prendre la tête du cortège dans la capitale samedi 3 janvier.
Les assemblées provinciales doivent prêter serment mercredi et l'Assemblée nationale le 12 janvier. Antonio Muchanga a déclaré à la presse lundi que les élus de la Renamo boycotteraient les assemblées provinciales et nationale.
En parallèle, le dialogue gouvernement-Renamo portant sur la fin des hostilités est au point mort. Des accords avaient pourtant été signés le 5 septembre 2014 par le président Armando Guebuza et le leader de la Renamo, Afonso Dhlakama, afin de mettre fin à l'instabilité générée depuis 2013 par la Renamo dans le centre du pays, mais leur application reste sujette à contentieux.