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Le Premier ministre malien dans le Nord en proie aux violences intercommunautaires


Le Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maiga salue l’autorité locale à Gao, 24 mars 2018. (Twitter/Primature du Mali)
Le Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maiga salue l’autorité locale à Gao, 24 mars 2018. (Twitter/Primature du Mali)

Le Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga effectuait mercredi à Menaka une courte visite dans cette région frontalière avec le Niger, récemment ensanglantée par la mort de dizaines de civils de communautés différentes.

"Je suis venu ici pour rappeler ce qui est notre mission: protéger les populations et assurer le développement de la région", a déclaré à l'AFP M. Maïga peu après son arrivée à l'aéroport de Menaka, où il a été accueilli notamment par un détachement de l'armée malienne.

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Depuis la fin avril, une soixantaine de Touareg, dont des enfants et des personnes âgées, ont été tués dans des campements au sud de Menaka, près de la frontière nigérienne, une zone où opèrent des jihadistes se réclamant du groupe Etat islamique (EI).

Des habitants de la région considèrent ces tueries comme une vengeance des jihadistes aux lourdes pertes que leur ont récemment infligées la force française Barkhane et l'armée malienne, souvent appuyées par le Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA, issu de l'ex-rébellion) et le Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako).

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Les populations peules sont également touchées par ces violences.

En avril, la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a indiqué avoir reçu des informations "d'une particulière gravité" faisant état notamment "d'exécutions sommaires d'au moins 95 personnes" lors d'opérations antijihadistes menées près de Menaka depuis février "par une coalition de groupes armés", dont le Gatia et le MSA, qui avaient catégoriquement démenti.

"Mon arrivée ici est également un signe que le processus de paix est une réalité dans notre pays, dans le nord", a ajouté le Premier ministre, dont le convoi était protégé par des combattants du MSA et du Gatia à bord d'une dizaine de véhicules postés le long de la route, selon un correspondant de l'AFP.

"Le respect des droits de l'Homme est non négociable", a-t-il affirmé ensuite devant des milliers de personnes sur la place de l'Indépendance, à l'intention des groupes armés, avant de s'entretenir avec les autorités locales.

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Face au "nombre élevé et inadmissible de crimes de masse" dans la région, le Gatia et le MSA, mais aussi le Ganda Izo, un groupe d'autodéfense à dominante peule, sont convenus la semaine dernière de "mutualiser toutes leurs ressources pour faire face à la situation dans le strict respect des textes nationaux et internationaux en vigueur".

Dans un communiqué conjoint le 5 mai, les trois groupes ont également lancé un appel "à toutes les communautés pour s'unir, sauvegarder leurs liens de voisinage et de solidarité et le légendaire vivre ensemble du peuple malien".

Les forces maliennes et françaises ont intensifié leur pression militaire sur les groupes jihadistes ces derniers mois en vue de l'élection présidentielle du 29 juillet.

Avec AFP

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