Ce référendum populaire approuvé en Conseil des ministres va abolir l’article sur la limitation des mandats présidentiels selon les opposants. C'était l'un des points de divergence politique entre les politiciens burundais au cours de la dernière session qui s’est clôturée à Arusha en Tanzanie.
Des politiciens de l’intérieur du pays et ceux qui ont fui ne veulent pas que l’on touche à l’accord de paix et de réconciliation signé en 2000 à Arusha.
Un projet d’amendement de la constitution - qui fera l’objet d’un referendum populaire à une date qui n’est pas encore précisée - a été dernièrement approuvé par le Conseil des ministres en octobre dernier.
Désormais, il y aura un président qui va légiférer, et un Premier ministre, chef du gouvernement, les deux issus de la même famille politique et un vice-président d’une autre formation politique selon le dernier Conseil des ministres.
Soixante-dix-sept articles de la constitution vont changer tandis que trois vont être enlevés. Le président Pierre Nkurunziza a appelé les présidents des partis politiques à avoir un comportement exemplaire.
"Aux présidents des partis politiques, nous leur demandons d’afficher un comportement exemplaire digne de véritables démocrates qui aiment leur pays. Ils ne doivent pas non plus travailler contre ces activités de lancement de referendum de la constitution. Les politiciens doivent expliquer ce projet en respectant les lois en vigueur", a déclaré le président du Burundi.
Les membres de la société civile burundaise ne doivent pas non plus se mêler avec la politique selon le président.
"Nous avons vu dans un passé récent que la société civile, et même aujourd’hui, que des organisations apolitiques collaborent avec certains politiciens qui se sont égarés en voulant faire tomber le pays dans le précipice. Nous leur demandons d’être coopératifs en expliquant ce projet de referendum à la population sans se mêler de la politique, car chacun doit faire son travail", a-t-il ajouté.
Mais pour Agathon Rwasa, vice-président de l’Assemblée nationale burundaise qui avait reçu l’invitation, mais qui ne s'est pas déplacé pour la circonstance, des zones d’ombre subsistent.
"La Constitution, oui, les modifications d’accord, mais pour satisfaire à quel besoin ? Si c’est juste pour que le président Nkurunziza soit président à vie, quelle sera la valeur ajoutée a cette nation ? Si c’est pour que l’on aille à un monopartisme d’état ou de fait, quelle valeur ajoutée comme modification de la constitution ?", interroge-t-il.
Le quatrième tour des pourparlers interburundais d’Arusha n’a pas permis d'obtenir un accord entre les protagonistes politiques burundais, et les sujets qui fâchent dont la question des mandats présidentiels, restent légion.
Christophe Nkurunziza, correspondant à Bujumbura