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Le président de la Cour suprême kényane dénonce des menaces


Le président de la Cour suprême kényane, David Maraga, 2017. (Facebook/ Justice David Maraga)
Le président de la Cour suprême kényane, David Maraga, 2017. (Facebook/ Justice David Maraga)

Le président de la Cour suprême kényane, David Maraga, a dénoncé mardi les menaces formulées par des responsables politiques et leurs partisans contre son institution, depuis l'invalidation par cette dernière de la réélection du chef de l'Etat sortant Uhuru Kenyatta.

Dans le même temps, des centaines de partisans de M. Kenyatta ont manifesté devant la Cour suprême, réclamant que leur favori puisse prêter serment pour un second mandat, avant d'être dispersés par la police anti-émeute à l'aide de gaz lacrymogènes. Ailleurs dans le pays, notamment à Nakuru (centre), des manifestants ont bloqué des routes.

Ces manifestations "ont clairement pour but d'intimider des juges", a déclaré à la presse M. Maraga.

Ce dernier s'est exprimé à la veille de la publication très attendue du jugement complet de la Cour suprême, qui doit expliquer en détails la décision prise le 1er septembre d'invalider l'élection du 8 août, et notamment préciser les "irrégularités" qui ont selon elle entaché la transmission des résultats.

Cette invalidation sans précédent en Afrique avait été saluée par l'opposant Raila Odinga - qui avait saisi la Cour suprême - et de nombreux observateurs, mais a été vivement critiquée par M. Kenyatta, qui a qualifié les juges d'"escrocs" et promis de "régler" les problèmes existants selon lui dans le système judiciaire.

Il avait ensuite semblé vouloir faire machine arrière, expliquant avoir parlé sous le coup de la colère, un revirement interprété par certains comme un moyen de ne pas froisser la communauté Kisii de M. Maraga avant de nouvelles élections.

Les médias locaux ont eux rapporté plusieurs manoeuvres de députés de son parti en vue de limiter à l'avenir les pouvoirs de la Cour suprême.

"Des juges, particulièrement ceux de la Cour suprême (...) ont été attaqués, menacés et décrits de manière négative sur les réseaux sociaux", a soutenu M. Maraga.

M. Maraga, qui s'exprimait au nom de l'organe de gestion et de contrôle de la justice, la Commission des services judiciaires, qu'il préside, a assuré que la police a ignoré des appels à agir contre ces menaces.

La Constitution prévoit que la nouvelle élection doit être organisée d'ici au 31 octobre, soit 60 jours après le jugement de la Cour suprême.

La Commission électorale, très critiquée pour sa gestion du scrutin du 8 août, a fixé la nouvelle élection au 17 octobre, mais de nombreux doutes subsistent quant à sa capacité à organiser le scrutin en si peu de temps.

La société française OT Morpho chargée de fournir le système électronique de transmission des résultats et les équipements de reconnaissance biométrique des électeurs a elle assuré lundi ne pas pouvoir être prête d'ici au 17 octobre.

Avec AFP

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