M. Sall, dont les propos étaient cités mardi par l'ensemble des médias, dont le quotidien pro-gouvernemental "Le Soleil", s'exprimait lundi lors des funérailles d'une vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Fatoumata Mactar Ndiaye, égorgée samedi à son domicile à Pikine, dans la banlieue de Dakar.
"Au prochain Conseil des ministres, nous allons revoir notre politique judiciaire", a déclaré le chef de l'Etat, qui a également cité le meurtre le 27 octobre d'un chauffeur de taxi, tué par balle par un conducteur après une altercation dans une station-service à Dakar.
Il a dit vouloir "alourdir les peines infligées aux auteurs de violences" mortelles et "faire en sorte que quiconque abrégera la vie d'une personne passera le reste de ses jours en prison sans disposer d'une possibilité de se soustraire à cette mesure".
Le meurtrier présumé de Fatoumata Mactar Ndiaye, son chauffeur, arrêté peu après, a reconnu les faits, a affirmé dimanche le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, précisant que le mobile semblait d'ordre financier.
Il a été déféré au parquet en vue de son inculpation pour assassinat.
La victime, qui était également responsable du parti présidentiel, avait surpris son chauffeur dans sa chambre en train de voler de l'argent, selon les premiers éléments de l'enquête cités par les médias.
A la suite d'une série de récents faits divers criminels dans un pays réputé pour son faible taux de criminalité, des députés, des chefs religieux et de nombreux citoyens ont appelé à rétablir la peine de mort, abolie en 2004 sous le président Abdoulaye Wade (2000-2012).
Le ministre de la Justice, Sidiki Kaba, a récemment exclu devant les députés la restauration de la peine capitale.
Le Sénégal connaît par ailleurs une importante surpopulation carcérale, due notamment à la durée excessive des détentions préventives.
Après une mutinerie mortelle le 20 septembre à Maison d'arrêt et de correction (MAC) de Rebeuss, principal établissement pénitentiaire de Dakar, chroniquement surpeuplé, M. Kaba avait annoncé une série de mesures.
Il avait mentionné le développement des alternatives à l'incarcération pour les peines inférieures ou égales à six mois, la construction de lieux de détention et la création de chambres criminelles à travers le pays, qui ont commencé leurs travaux à la fin du mois d'octobre.
Le Sénégal comptait officiellement 9.422 détenus le mois dernier, selon les statistiques de l'administration pénitentiaire.
Avec AFP