Le rapport des experts de l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), confirmant l'utilisation de gaz sarin lors de l'attaque du 4 avril en Syrie, se base sur des "données douteuses", a estimé vendredi la diplomatie russe.
"Nous sommes obligés de constater que ses conclusions sont toujours fondées sur des données très douteuses", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, en assurant y voir des signes d'une "commande politique".
Une mission d'enquête de l'OIAC a conclu qu'"un grand nombre de personnes, dont certaines sont mortes, ont été exposées au sarin ou à un produit de type sarin", dit ce rapport confidentiel de l'organisation, dont l'AFP a obtenu des extraits.
Le résultat du rapport va maintenant servir de base à une commission conjointe entre l'ONU et l'OIAC, qui devra dire si les forces du régime syrien sont responsables de ce bombardement chimique sur la localité de Khan Cheikhoun le 4 avril dernier.
Pour la diplomatie russe, ce rapport "pousse indirectement tout lecteur qui ignore toutes les circonstances de l'affaire à conclure que les forces gouvernementales syriennes sont responsables" de cette attaque.
Moscou espère que la commission conjointe ONU/OIAC "fera preuve d'un haut professionnalisme et d'impartialité politique afin de trouver les vrais responsables de ce crime", souligne le communiqué.
L'attaque avait fait 87 morts, dont de nombreux enfants, et avait été attribuée par les Occidentaux au régime de Bachar al-Assad. Ce dernier, soutenu par son allié russe, avait démenti en être à l'origine.
En riposte à cette attaque chimique, le président américain Donald Trump avait lancé une attaque de missiles Tomahawk dans la nuit du 6 au 7 avril sur la base syrienne d'al-Chayraate.
Lundi, M. Trump a mis en garde le régime de Bachar al-Assad contre toute nouvelle utilisation de gaz dans la guerre qui déchire le pays.
Avec AFP