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Le Soudan du Sud "suspend" les activités d'Al Jazeera en anglais


Salva Kiir, président du Sud-Soudan, 9 juillet 2012.
Salva Kiir, président du Sud-Soudan, 9 juillet 2012.

Le gouvernement du Soudan du Sud a suspendu les activités du bureau en langue anglaise d'Al-Jazeera dans la capitale Juba, selon un communiqué paru mercredi de Reporters Sans Frontières (RSF), qui "condamne" cette suspension.

"Le 1er mai 2017, l'Autorité des médias sud-soudanais (...) a ordonné indéfiniment la suspension des activités du bureau en langue anglaise d' Al-Jazeera dans la capitale, Juba", indique le communiqué diffusé par l'ONG le 3 mai, journée mondiale de la liberté de la presse.

Néanmoins, Elijah Alier Kuai, directeur de l'Autorité des médias, a démenti à l'AFP la suspension des activités du bureau en langue anglaise de la chaine qatari, avançant un "problème administratif" sans donner plus de détails.

"Al Jazeera n'est pas suspendue. C'est seulement le bureau en langue anglaise avec lequel nous avons un problème administratif. Nous en discutons avec l'administration d'Al Jazeera et résoudrons le problème bientôt", a-t-il dit.

Al Jazeera est l'un des seuls organes de presse étrangers avec un bureau basé au Soudan du Sud.

Le communiqué de RSF explique que les membres de l'Autorité des médias sont nommés par le président Salva Kiir et que la suspension d'Al Jazeera à Juba "fait suite à la publication d'une série d'articles sur les conséquences des affrontements liés au conflit en cours".

"Au cours de ces combats, les troupes gouvernementales ont subi de nombreuses pertes, dont la description par la chaîne lui valent aujourd'hui les foudres du gouvernement", continue le communiqué.

Ce reportage télévisé du 20 avril dernier, dans le comté de Kako Keji, dans le sud-ouest du pays tenu par les rebelles, montre des soldats rebelles se préparant à combattre les forces gouvernementales de Juba.

Les journalistes sud-soudanais sont régulièrement harcelés, intimidés, battus, enlevés, parfois tués. Sept d'entre eux ont été tués pour la seule année 2015, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

Le gouvernement du Soudan du Sud a refusé ces derniers mois de délivrer des visas à des journalistes étrangers. En décembre 2016, l'un des derniers journalistes étrangers basés au Soudan du Sud, l'Américain Justin Lynch, avait été arrêté et expulsé du pays.

Le Soudan du Sud a perdu trente places dans le classement annuel de la liberté de la presse, publié par RSF, depuis le début de la guerre civile en décembre 2013. Le pays occupe désormais la 145e place sur 180.

Avec AFP

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