Sur place, la correspondante de VOA Afrique à Lomé.
Le Togo compte trois centres hospitaliers universitaires (CHU), dont deux à Lomé et un à Kara, à plus de 400 kilomètres au nord de la capitale togolaise.
Le CHU Sylvanus Olympio de Lomé-Tokoin, communément appelé CHU Tokoin, est le mieux loti avec des médecins bien expérimentés. Néanmoins, ce centre sanitaire n’a pas la cote auprès de la population.
"Au service d’urgence, lorsque le patient arrive, le personnel soignant prend tout son temps pour la prise en charge. Un jour, j’ai amené une victime d’un accident à 14h30, ce n’est qu’à 18 heures qu’ils ont daigné lui procurer des soins. Nous savons qu’ils sont débordés, mais ils peuvent faire plus d’efforts. Il s’agit de vies humaines".
L’une des accusations portées par les patients contre les centres de santé au Togo est le détournement des médicaments.
Le plateau technique fait défaut, ce qui pousse certains Togolais à aller se faire soigner au Ghana.
Mais avec la barrière linguistique et monétaire, c’est un parcours de combattant. "Dans le plus grand hôpital du pays, vous ne pouvez pas faire certains traitements ou analyses par déficit de machines appropriées. Vous êtes obligés de vous rabattre sur le Ghana. Et au Ghana des explications nous sont faites en anglais et on ne comprend rien du tout", explique une Togolaise.
Elle poursuit : "Dès que les cambistes remarquent que vous venez du Togo, ils vous imposent des taux de devises faramineux. Pourquoi le Togo ne pourrait-il pas construire dans chaque région des hôpitaux de la taille et de la réputation du CHU Tokoin avec un plateau technique adéquat ? Si vous avez des complications à l’intérieur du pays, la seule adresse, c’est le CHU Tokoin, qui ne dispose même pas en nombre suffisant de lit d’hospitalisation".
Pour le traitement de certains cas de cancer, le Togo ne dispose pas encore de structure de prise en charge adéquate.
Selon une étude réalisée en 2014 par l'Organisation mondiale de la santé, le Togo dispose d’un médecin pour 16 690 habitants, d’un infirmier d’Etat pour 4 746 habitants et d’une sage-femme d’Etat pour 15 691 habitants.
Le document intitulé "Principaux indicateurs de santé 2014", issu de cette étude, indique qu’il y a deux ans, le Togo disposait de 1286 établissements de soins pour répondre aux besoins en soins curatifs, préventifs et promotionnels.