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Le tribunal militaire de Yaoundé refuse de relaxer un journaliste accusé de complicité avec Boko Haram


Le tribunal de Grande instance d'Ambam, au Cameroun, 15 mars 2012.
Le tribunal de Grande instance d'Ambam, au Cameroun, 15 mars 2012.

La demande de relaxe du journaliste Ahmed Abba, détenu depuis plus d'un an pour "complicité d'actes de terrorisme", a été rejetée mercredi par le tribunal militaire de Yaoundé.

Arrêté le 30 juillet 2015, M. Abba, correspondant en langue haoussa de RFI, est poursuivi pour "complicité d'actes de terrorisme" en lien avec les jihadistes nigérians de Boko Haram et "non-dénonciation des actes de terrorisme".

M. Abba, qui a toujours clamé son innocence, risque la peine de mort, peine prévue par une loi controversée de lutte contre le terrorisme en vigueur depuis fin 2014.

Lors d'une brève audience, les juges ont annoncé le rejet de la demande d'acquittement formulée le 5 octobre par les avocats de l'accusé, avançant l'"absence" de preuves suffisantes pour justifier la relaxe. Le procès reprendra le 7 décembre.

En revanche, ils ont annulé un rapport d'expertise introduit par le ministère public, donnant raison aux avocats de M. Abba qui avaient dénoncé l'irrespect de la procédure lors de la désignation de l'auteur de ce rapport.

Les juges ont ordonné une nouvelle expertise du matériel (unité centrale d'un ordinateur, téléphones, GPS, clé USB) saisi lors de l'interpellation du journaliste, désignant deux experts pour le faire, parmi lesquels celui dont le rapport a été annulé.

Le tribunal leur a donné un mois pour produire les résultats de leur expertise, à compter de la date de notification du jugement rendu mercredi.

"Cette décision ne nous satisfait pas globalement dans la mesure où notre client n'a pas recouvré la liberté", a réagi face à la presse Me Charles Tchoungang, l'un des avocats de l'accusé.

"Mais il y a un point de satisfaction parce que cette décision rétablit les règles de droit", a-t-il ajouté.

Selon Me Tchoungang, le dossier contre son client est "vide" et "sans aucune autre preuve". L'avocat a ainsi regretté que le tribunal n'ait pas acquitté purement et simplement son client.

"C'est une déception qu'il (Ahmed Abba) ne soit pas libéré maintenant. C'est une déception qu'il soit en prison depuis le 30 juillet 2015", a affirmé pour sa part Yves Roche, directeur adjoint de RFI, présent à l'audience.

"L'espoir est de notre côté", a-t-il néanmoins ajouté, indiquant qu'il n'y avait "rien" dans le matériel saisi chez le journaliste.

Avec AFP

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