Le coût de vie devient de plus en plus cher au Tchad pendant cette période de crise sanitaire liée au nouveau coronavirus. Le gouvernement a décidé de plafonner les prix de vente des produits alimentaires de première nécessité dans la ville de N’Djamena pour une période de six mois. Une mesure qui n’est pas respectée par les commerçants.
"Avec la covid-19, aussitôt lorsqu’on a dit que les frontières sont fermées, les commerçants ont commencé à augmenter les prix et c’est ce qui nous a amenés à prendre des mesures pour contrer cette spéculation. Donc ce n’était pas des prix imposés mais des prix consensuels", a déclaré Vissia Bouranga, président du Conseil national de la concurrence, au ministère tchadien du commerce.
Prix consensuel, mais pas évident puisque les prix des denrées alimentaires dans l’un des vieux marchés de la capitale sont fixés à la tête du client, sans égard aux prescriptions des autorités en charge du commerce.
"C’est bizarre mais certains commerçants ne respectent pas la décision du gouvernement. Parce qu’un commerçant peut vendre un paquet du sucre à 1000 francs, un autre à 1100 francs et un troisième à 1250 francs", regrette une consommatrice.
Mahamat Ahmat Hassan, un commerçant rencontré devant sa boutique, justifie cette flambée de prix du fait "que les commerçants détaillants paient les marchandises trop cher avec les grossistes". Il précise que "les détaillants achètent le riz de 50 kilogrammes par exemple à 20.000 francs CFA pour le revendre à 20.500 soit à 21.000f pour un bénéfice de 500 ou 1000f CFA seulement". Pour lui, "les prix fixés par le gouvernement sont appliqués pour les autres produits alimentaires".
Dingamanayal Nely Versinis, membre du Collectif tchadien contre la vie chère, donne raison aux commerçants. "L’Etat doit d’abord subventionner les anciens stocks avec les commerçants. Mais il donne un coup de tête brutal aux commerçants et il leur demande d’appliquer sa décision", déplore-t-il.
Mais les commis de l'État ne sont pas de cet avis.
"Malgré toute la sensibilisation, ces commerçants continuent faire de la spéculation sur les prix des denrées alimentaires", dénonce M. Bouranga.
Il précise qu'une brigade mixte de contrôle économique va descendre sur les marchés pour faire la sensibilisation et interpeller les commerçants véreux qui ne respectent pas les mesures annoncées.
Les denrées alimentaires concernées par le réajustement du prix sont entre autres : le riz local, le riz importé, le maïs, le sorgho, la viande et le sucre. Les prix de ces denrées devrait être plafonnés pour une période de six mois.