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Les rues de Lomé calmes, pour la journée "Togo mort"


Le siège du parlement sous haute surveillance policière à Lomé, Togo, le 12 septembre 2017. (VOA/Kayi Lawson)
Le siège du parlement sous haute surveillance policière à Lomé, Togo, le 12 septembre 2017. (VOA/Kayi Lawson)

Les rues de Lomé, la capitale togolaise, étaient calmes vendredi matin, beaucoup ayant répondu à l'appel de l'opposition à stopper toute activité pour protester contre le pouvoir en place, ont constaté des journalistes sur place.

Dans les grands marchés d'Adawlato et d'Hedzranawoé, ainsi que dans le quartier contestataire de Bè, la moitié des magasins étaient fermés et l'affluence moins importante que d'habitude, même si le mouvement semble avoir moins d'impact que lors de la précédente journée de grève fin août.

"J'ai décidé de ne pas vendre aujourd'hui", a expliqué Adaku, vendeuse de produits cosmétiques, assise devant sa petite échoppe fermée. "Nous devons tous nous mobiliser pour faire partir ce régime, nous sommes fatigués", a ajouté cette militante de l'Alliance Nationale pour le Changement, parti historique de l'opposition.

Une coalition de 14 partis maintient la pression sur le président Faure Gnassingbé, pour demander un retour à la Constitution de 1992, une limitation rétroactive du mandat présidentiel et le départ du président, au pouvoir depuis 2005, après avoir pris la succession de son père, qui a dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.

Les Togolais ont manifesté en très grand nombre à travers le pays, pendant plusieurs journées de marches, scandant "50 ans, c'est trop", ou encore "Faure doit partir".

Anita, vendeuse de tissu pagne, a expliqué qu'elle répondrait à chaque appel de 'Togo Mort': "Une journée sans activité ne me gêne pas, car c'est pour la bonne cause", dit-elle. "Personne ne viendra libérer ce pays à notre place. Mais cette fois-ci, nous ne sommes plus très loin de la victoire".

Toutefois, ces journées d'inactivité générale, couplées aux journées de manifestations (six déjà pour le mois de septembre) représentent un lourd manque à gagner pour les Togolais, dont la moitié vivent toujours sous le seuil de pauvreté.

Pour Issa, gérant d'une boutique d'électroménager, "chaque fois que les gens marchent, ils passent devant nous et toutes les activités sont perturbées". "Aujourd'hui, on nous demande encore de ne pas ouvrir, moi je dis non".

Du côté du pouvoir, le président Gnassingbé est resté imperturbable et n'a fait aucune déclaration devant la vague contestataire qui s'empare du Togo.

Avec AFP

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