A ce niveau-là, les secrétaires généraux "ne contrôlent plus leur emploi du temps. Ils sont placés sur un tapis roulant", résume sous couvert d'anonymat un fonctionnaire de l'ONU, habitué de ces rendez-vous annuels qui transforment en fourmilière l'auguste bâtiment bordant l'East River à Manhattan.
Antonio Guterres, vieux routier de l'ONU âgé de 68 ans, "tient le coup", confie un proche. En plus des bilatérales, il doit participer à de multiples réunions ou évènements à thème organisés en marge de l'Assemblée générale.
"Depuis 72 ans, le système est rodé et cette année il n'y pas eu d'incident", ajoute le fonctionnaire de l'ONU, en allusion aux erreurs d'emplois du temps qui ont pu se produire dans le passé, faisant arriver des dirigeants non attendus à un entretien avec le patron de l'ONU.
Mardi prochain, le Portugais Antonio Guterres, entré en fonctions en janvier, aura accumulé en une semaine 134 réunions bilatérales, à raison d'une vingtaine par jour, d'une durée chacune oscillant entre 15 et 30 minutes.
Ces "speed-dating" se déroulent pour la plupart au 27e étage de l'immeuble principal de l'ONU, dans une salle de réunion aménagée, les autres dans son bureau du 38e étage à la vue imprenable. Le "ballet protocolaire", avec drapeaux et sigles, notamment pour les photos, est bien huilé.
Les interlocuteurs, qui sont souvent à l'origine des demandes de rendez-vous, vont des rois aux secrétaires généraux d'organisations régionales (Ligue arabe, Union africaine...) en passant par toute la gamme des présidents, Premiers ministres et autres chefs de la diplomatie.
Briefé par ses équipes, Antonio Guterres aborde les questions-clés liées au pays reçu et les relations entre celui-ci et l'Organisation des Nations unies, indique son service de communication. Chaque rencontre donne lieu pour les médias à quelques lignes succinctes pour dire que l'évènement s'est tenu.
A ce rythme qui peut être sportif, pas de risque d'appeler un ministre président ou un président monsieur le ministre ? Non, répond le fonctionnaire de l'ONU. "Avec +Excellence+, on ne se trompe jamais".
Avec AFP