Le nouveau président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a été interpellé lundi sur la "gestion calamiteuse" de la Générale des carrières et des mines (Gécamines) dans un "mémorandum" sur les réseaux sociaux, signé sans autre précision par "les agents de la Gécamines".
Ce texte vise particulièrement le président du conseil d'administration Albert Yuma, cité comme futur Premier ministre de M. Tshisekedi, qui doit encore constituer un gouvernement près de quatre semaines après son investiture le 24 janvier.
Ce texte accuse M. Yuma de dilapider l'argent de l'entreprise dans les conseils d'administration, de ne pas redresser la production de cuivre et de cobalt, et de prendre des mesures anti-sociales.
"Lorsqu'on doit parler au nom des travailleurs, il n'y a que nous syndicalistes qui avons mandat. Nous ne savons pas d'où vient ce document", a déclaré à l'AFP Kasongo Mabwisha, de l'intersyndicale de la Gécamines.
L'intersyndicale a prévu une conférence de presse mardi après-midi à Kinshasa après avoir publié un communiqué au ton bien plus conciliant envers l'actuelle direction dans le quotidien Le Potentiel.
"Contrairement à ce qui est affirmé grossièrement dans ce courrier (le mémorandum), l'agent Gécamines au plan social a été sans aucun doute l'agent le mieux traité de toutes les entreprises du portefeuille (de l'État) depuis l'installation de conseils d'administration fin 2010", lit-on dans ce communiqué des "syndicats représentatifs".
"La Gécamines est la seule entreprise de l'État à avoir mis en place un plan social de départ à la retraite (2015-2016)", ajoute le communiqué.
"En ce qui concerne la production", les syndicats estiment que l'actuelle équipe dirigeante a trouvé à son arrivée "une situation catastrophique".
"Ce n'est un secret pour personne, nos unités de production sont vétustes", ajoutent les syndicats de la Gécamines. "Nos meilleures mines (32 millions de tonnes de cuivre) ont été cédées dans les partenariats" à des investisseurs étrangers, rappellent-ils.
En conclusion, ils demandent au nouveau président congolais "l'accompagnement bienveillant" de la transformation de l'entreprise lancée par l'actuelle direction.