"Algérie, libre et démocratique", "Système dégage !", "Un Etat civil, pas un Etat militaire", a scandé, reprenant les slogans habituels, le cortège qui a défilé sans incident dans le centre d'Alger au milieu d'un important déploiement policier.
Sur les pancartes, on pouvait lire notamment "Le pouvoir au peuple", "Arabe et Kabyle sont frères" ou "Non à une presse aux ordres".
Les étudiants qui ont promis de protester "tout l'été", malgré la chaleur et les vacances universitaires, ont également assuré qu'ils manifesteraient deux fois vendredi : dans l'après-midi pour la traditionnelle grande marche hebdomadaire et en soirée après la finale de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN-2019) opposant au Caire l'Algérie au Sénégal.
"On va faire les deux pour rendre ce pouvoir fou", a lancé Abdou, étudiant en droit.
A l'occasion du "22e vendredi" de manifestation contre le régime depuis le début le 22 février du mouvement inédit de contestation en Algérie, "nous espérons que la joie soit dédoublée: victoire de l'Algérie et départ du système" au pouvoir, explique Ismail Toukali, enseignant à l'université d'Alger.
Les manifestants ont également réclamé "la libération des manifestants arrêtés lors des marches".
Plusieurs manifestants ont été récemment placés en détention préventive à Alger pour avoir contrevenu à l'interdiction de porter le drapeau culturel amazigh (berbère) dans les manifestations, édictée par le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah.
Le général Gaïd Salah, véritable homme fort du pays depuis la démission du président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril face au mouvement de contestation, a été visé mardi par de nombreux slogans.
Il refuse depuis des semaines les revendications du mouvement de contestation: la mise en place d'instances de transition, débarrassées de tous les fidèles d'Abdelaziz Bouteflika, dont il a fait partie durant 15 ans.