Cilem Karabulut, âgée de 24 ans, avait été reconnue coupable au début juin du meurtre avec une arme à feu l'an dernier de son mari, Hasan Karabulut, 33 ans, dans la région méridionale d'Adana et condamnée à 15 ans de réclusion.
Des militantes féministes avaient appelé à sa libération, expliquant que Mme Karabulut avait subi des abus systématiques de la part de son mari qui l'obligeait à se prostituer, un traitement qui n'est pas rare pour les femmes en Turquie.
Une cour d'appel a décidé lundi de la libérer après le versement d'une caution de 50.000 livres turques (15.200 euros) en la plaçant sous contrôle judiciaire.
"Nous poursuivrons notre lutte. Nous nous battrons pour toutes nos femmes", a déclaré Mme Karabulut, qui a une petite fille de deux ans et demi, après sa sortie de la prison où elle a passé près d'une année.
Cette affaire avait donné lieu à une importante couverture médiatique en Turquie, notamment en raison de l'attitude pleine de défi de l'accusée qui avait arboré un tee-shirt où l'on pouvait lire en anglais : "Cher passé, merci pour toutes les leçons. Cher futur, je suis prête".
L'affaire était aussi devenue emblématique à un moment où de plus en plus de critiques s'élèvent en Turquie contre les violences subies par les femmes, dont des centaines meurent chaque année sous les coups de leur conjoint.
D'après l'organisation Plateforme pour la fin de la violence contre les femmes, 291 d'entre elles ont été tuées en Turquie l'an dernier et 113 jusqu'à présent cette année.
Avec AFP