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Lutte anti-terroriste : Obama vante son bilan, avec Trump à l'esprit


Le président sortant des Etats-Unis Barack Obama, à droite, et son successeur élu, Donald Trump, se saluent lors de leur rencontre au Bureau Ovale de la Maison Blanche à Washington DC, 10 novembre 2016.
Le président sortant des Etats-Unis Barack Obama, à droite, et son successeur élu, Donald Trump, se saluent lors de leur rencontre au Bureau Ovale de la Maison Blanche à Washington DC, 10 novembre 2016.

Barack Obama livre mardi, pour la dernière fois, sa vision de la lutte anti-terroriste à travers le monde, dans un discours en forme de message à Donald Trump, resté jusqu'ici évasif sur ses intentions, en particulier face au groupe Etat islamique.

Depuis la base aérienne MacDill (Tampa, Floride), siège du commandement des forces spéciales mais aussi des forces au Moyen-Orient (Centcom), le président américain dressera, à un mois et demi de son départ, le bilan de ses deux mandats, de l'Afghanistan à l'Irak en passant par la Syrie.

De sa volonté --contrariée-- de fermer la prison de Guantanamo à son opposition à l'usage de la torture, il abordera nombre de sujets sur lesquels ses désaccords avec son successeur républicain ont été placés dans une lumière crue durant la campagne.

Le président qui a ordonné le raid --couronné de succès-- contre le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden en 2011, entend d'abord mettre en exergue "la complexité" de la lutte anti-terroriste, a expliqué son proche conseiller Ben Rhodes.

"Ce sont des choses que vous ne pouvez saisir que lorsque vous êtes président", a-t-il expliqué, évoquant le besoin d'une appréciation précise de la menace, des relations solides avec les alliés ou encore l'accompagnement de l'action militaire par des choix diplomatiques clairs sur le moyen terme.

Il devrait en particulier insister sur la nécessité d'avoir toujours en tête "qui nous sommes en tant que pays", a souligné M. Rhodes évoquant le rejet par Barack Obama, dès son arrivée au pouvoir en 2009, de techniques de torture utilisées après le 11-Septembre par la CIA sur des prisonniers soupçonnés de liens avec Al-Qaïda.

Pendant la campagne, Donald Trump a provoqué de vifs débats au sein même de son parti en se déclarant favorable au rétablissement de la simulation de noyade, ou "waterboarding", qui consiste à verser de l'eau sur un tissu qui bouche le nez et la bouche d'un prisonnier.

Barack Obama a, à plusieurs reprises, insisté sur l'inefficacité de ces "méthodes d'interrogatoire renforcées" mais aussi souligné combien elles avaient "terni la réputation de l'Amérique dans le monde".

- Trump, l'EI et les généraux -

Depuis son élection, M. Trump a laissé entendre qu'il pourrait évoluer sur ce point, sous l'influence du général James Mattis qu'il vient de nommer à la tête du Pentagone.

Il a ainsi raconté avoir demandé à ce dernier ce qu'il pensait de la simulation de noyade. "Il m'a dit ‘je n'ai jamais trouvé ça utile’ ", a-t-il expliqué, se disant "très impressionné" par cet homme.

Barack Obama entend aussi revendiquer le bien-fondé de son approche dans la lutte contre les jihadistes de l'EI, en Irak comme en Syrie: pas de troupes de combat au sol, appui aux forces de sécurité locales, intense campagne aérienne avec l'aide d'une coalition internationale.

A l'approche de la passation de pouvoir, la Maison Blanche insiste sur les progrès accomplis au cours des deux dernières années: reprise de près de la moitié des territoires contrôlés par l'EI en 2014, offensive en cours sur Mossoul en Irak, réduction du flux de combattants étrangers rejoignant les rangs des jihadistes.

Donald Trump, qui n'a pas encore désigné celui qui prendra la tête du puissant département d'Etat, a, durant la campagne, entretenu le plus grand flou sur la façon dont il entendait venir à bout de l'organisation jihadiste.

Plaidant à de nombreuses reprises pour la discrétion comme gage d'efficacité --"Nous devons, en tant que nation, être plus imprévisibles"--, il a envoyé des signaux parfois contradictoires.

"J'en sais plus sur le groupe EI que les généraux, croyez-moi", lançait-il fin 2015, étrillant Barack Obama pour son refus de parler de menace "islamiste", un terme que le président démocrate évite afin de ne pas stigmatiser l'islam.

Près d'un an plus tard, le milliardaire républicain assurait qu'il demanderait dès son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier, un projet détaillé à la hiérarchie militaire pour l'emporter.

"Ils auront 30 jours pour soumettre au Bureau ovale un plan pour vaincre le groupe EI de façon absolue et rapide", a-t-il affirmé.

Avec AFP

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