Le Mali est coupé en deux après une avancée fulgurante des rebelles touareg. Ces derniers ont pris dimanche le contrôle de Tombouctou, dont la chute consacre leur mainmise sur la quasi-totalité du Nord malien. En effet, en trois jours à peine, ils se sont emparés de Kidal, Gao et Tombouctou.
La junte, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, a dépêché un émissaire à Tombouctou pour négocier un cessez-le-feu avec les rebelles, a annoncé dimanche son chef, le capitaine Amadou Sanogo. Mohamed Ag Erlaf, un ancien ministre, a rencontré Mohamed Najim, l'un des responsables militaires du MNLA qui, selon lui, « a promis d'assurer la sécurité des populations ».
Face à l’ultimatum de la CEDEAO et à la déroute de son armée, le capitaine Sanogo a promis de rétablir la constitution et les institutions, sans pour autant fixer de calendrier pour des élections. Il a parlé d’une consultation avec toutes les forces vives du pays au sein d’une convention nationale.
Le président en exercice de la CEDEAO, l'Ivoirien Alassane Ouattara, a annoncé dimanche soir la tenue d’un autre sommet régional aujourd’hui à Dakar, en marge de l’investiture du nouveau président du Sénégal, Macky Sall. La CEDEAO avait lancé jeudi un ultimatum pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel dans les 72 heures.
Dans une interview à la VOA, Rémi Ajibewa, responsable des affaires politiques et de la coopération internationale à la CEDEAO, a exprimé son scepticisme quant aux promesses de la junte malienne, en attendant leur mise en œuvre effective. Il a précisé que l’organisation régionale imposera dès aujourd’hui des sanctions diplomatiques et financières contre le Mali, y compris un gel des avoirs des putschistes et la fermeture de ses frontières avec les autres Etats membres de la CEDEAO.