Quelques dizaines de militants des droits de l'homme sont descendus mardi dans les rues de Nairobi pour dénoncer le meurtre d'un haut responsable de la Commission électorale qui a stupéfait le pays à une semaine des élections générales du 8 août.
Le corps de Chris Msando, un responsable chargé de superviser le système informatique de la Commission électorale kényane (IEBC), a été retrouvé avec des marques de torture aux environs de la capitale au cours du week-end.
"C'est une source de très, très profonde inquiétude et nous voulons dire à l'IEBC qu'il y a beaucoup de gens qui sont préoccupés par ce meurtre", a déclaré George Kegoro, le directeur de la Commission kényane des droits de l'homme, qui a mené la marche vers les locaux de la Commission.
"Le Kenya a une malheureuse histoire d'assassinats par opportunisme politique et il y a une effrayante similarité dans la séquence d'événements (entourant la mort de M. Msando) qui laisse le sentiment que nous avons déjà vu ça auparavant", a-t-il ajouté.
M. Msando était chargé de superviser le système électronique d'identification des électeurs et de comptage des voix, considéré comme essentiel pour éviter un éventuel trucage du scrutin.
Son assassinat a entraîné des condamnations unanimes de la part des défenseurs des droits de l'homme et dans la communauté internationale.
Dans un communiqué conjoint, les ambassadeurs des États-Unis et de la Grande-Bretagne se sont dits "gravement préoccupés" et ont offert l'aide de leurs pays pour mener l'enquête.
La semaine dernière, M. Msando était apparu à la télévision pour rassurer sur la fiabilité du système électronique. Celui-ci avait failli lors de l'élection de 2013, ce qui avait poussé l'opposition à contester devant la Cour suprême, en vain, la victoire dès le premier tour d'Uhuru Kenyatta à la présidentielle.
L'IEBC est en charge de l'organisation des élections du 8 août, où les Kényans sont appelés à désigner leurs président, gouverneurs, députés, sénateurs, élus locaux et représentantes des femmes à l'assemblée.
Après une campagne acrimonieuse, l'élection présidentielle, réédition du duel de 2013, s'annonce serrée entre le sortant Uhuru Kenyatta et son rival Raila Odinga.
Avec AFP