Rassemblés à l'appel d'un collectif baptisé "#pas en mon nom", les manifestants ont parcouru les rues de la capitale sud-africaine derrière une femme symboliquement vêtue de blanc.
"Nous devons maintenant assumer la responsabilité collective de nos actes honteux", "arrêtez ça, s'il vous plaît" ou "je suis un père, un frère et un oncle aimant", proclamaient les pancartes arborées par la foule, largement masculine
"Pendant longtemps, les hommes se sont tus. Vous entendiez une femme crier près de chez vous, vous décidiez de dormir tout en sachant qu'il y avait un problème", a déclaré un des organisateurs de la marche, Kholofelo Masha. "Aucun homme ne doit battre une femme ou la violer pendant que vous tournez la tête".
Ces derniers jours, plusieurs meurtres de femmes ou de fillettes, souvent assortis de viols, ont fait la une de l'actualité en Afrique du Sud, qui détient un des plus forts taux de criminalité au monde.
Selon de récentes statistiques officielles, une femme y meurt sous les coups d'un proche toutes les huit heures et une femme sur cinq y subit au moins une agression violente dans sa vie.
Le président Jacob Zuma s'est rendu jeudi au domicile des parents d'une fillette de 3 ans tuée et violée, pour dénoncer ce phénomène.
"En tant que citoyens de ce pays, nous devons dire +ça suffit+", s'est-il exclamé devant la presse. "La façon dont les femmes et les enfants sont tués, c'est une crise dans ce pays".
Lui-même accusé de viol avant d'être chef de l'Etat, M. Zuma avait été acquitté par la justice de son pays en 2006.
Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) a qualifié la récente vague de faits divers d'actes "insensés et barbares" et l'Alliance démocratique (DA), le principal parti d'opposition, dénoncé une "faillite" et appelé à un "débat national".
Avec AFP