Saisi par le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), un juge du tribunal de la capitale, Pretoria, a exigé du chef de l'Etat qu'il remette au plaignant "tous les documents et enregistrements électroniques" liés au remaniement.
Le limogeage fin mars de M. Gordhan a poussé dans les rues des dizaines de milliers de manifestants qui ont exigé la démission de M. Zuma, accusé de piller les deniers publics.
Il a également accéléré la dégradation de l'Afrique du Sud au rang d'investissement "spéculatif" par deux des trois grandes agences de notation financière internationales.
Les avocats de M. Zuma ont expliqué jeudi devant le tribunal que le chef de l'Etat avait remanié son gouvernement en vertu des pouvoirs que lui confère la Constitution.
La DA a réfuté cette explication en estimant que sa décision était fondé sur un "faux" rapport des services de renseignement selon lequel M. Gordhan discréditait délibérément le chef de l'Etat lors de ses déplacements à l'étranger.
L'un des responsables du parti, James Selfe, s'est déclaré "enchanté" par la décision du juge Bashir Vally.
"C'est une victoire non seulement pour la DA mais aussi pour tous les Sud-Africains, qui méritent de connaître les raisons de cette désastreuse décision du président", a-t-il précisé.
Plusieurs partis d'opposition ont déposé au Parlement une nouvelle motion de défiance contre le président Zuma.
La date de son examen est toutefois suspendue à une décision de la Cour constitutionnelle qui doit examiner le 15 mai une requête de plusieurs partis d'opposition réclamant que les députés puissent s'exprimer à bulletin secret.
Fort d'une large majorité de députés (249 sur 400), Jacob Zuma, dont le mandat expire en 2019, devrait toutefois y survivre.
Le remaniement du mois de mars a fait éclater au grand jour les fractures qui divisent le Congrès national africain (ANC) et ses alliés, au pouvoir depuis la fin officielle de l'apartheid en 1994.
Le 1er mai, M. Zuma a quitté précipitamment sous les huées un rassemblement organisé par la puissante centrale syndicale Cosatu, partenaire de l'ANC.
L'opposition espère profiter de ces divisions pour mettre un terme au règne de l'ANC lors des élections générales de 2019.
Avec AFP