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Manifestation pour la paix dans les rues de Mogadiscio


Les forces somaliennes évacuent les blessés après l'attentat de Mogadiscio, le 14 octobre 2017.
Les forces somaliennes évacuent les blessés après l'attentat de Mogadiscio, le 14 octobre 2017.

Des centaines de personnes sont descendues dimanche après-midi dans les rues de Mogadiscio pour exprimer leur colère après l'attentat de samedi dans le centre de la capitale somalienne, qui a fait au moins 137 morts, selon la police.

Les manifestants ont scandé des slogans antiviolence, et brandi des portraits du président et du Premier ministre. Certains portaient des tresses de couleur rouge et blanche dans les cheveux en signe de deuil, a rapporté un journaliste de l'AFP.

"Nous avons vu ce que les terroristes peuvent faire sans merci en répandant le sang de civils innocents. Nous devons nous dresser unis devant eux", a déclaré à la foule le maire de Mogadiscio, Tabid Abdi Mohamed, à la fin de la marche dans le sud de la capitale.

"Les gens ont en assez et maintenant il est temps de se lever ensemble et de dire non à la violence. Nous combattrons quiconque est engagé dans la violence, quelles que soient les conséquences. Les gens meurent sans raison de toute manière", a déclaré à l'AFP l'un des manifestants, Abdihakim Ise.

"On ne veut plus de ça. Plus de 200 personnes ont été tuées sans raison, qu'est-ce qui reste maintenant? Cette manifestation, c'est le début et d'autres (personnes) viendront pour défendre notre position", a confié Hakimo Jama, une mère de trois enfants qui a perdu un proche dans l'attentat.

"Il n'y a pas une maison (à Mogadiscio) où les gens ne pleurent pas aujourd'hui. Il est évident que plusieurs collègues ont été touchés par la tragédie en personne. Je ne sais pas comment exprimer mes sentiments aujourd'hui", a déclaré Abukar Sheik, un autre manifestant.

Les habitants de Mogadiscio ont partagé sur Facebook des photos et noms de personnes disparues, et certains ont publié des images parfois horribles de gens tués pour informer leur famille de leur mort.

Beaucoup de gens n'ont pas eu la chance de reconnaître leurs proches, nombre des morts étant brûlés au point de ne pas être reconnaissables ou déchiquetés par l'explosion.

"Un étranger m'a appelé avec le téléphone d'un de mes proches que nous cherchions depuis hier (samedi). Il m'a dit avoir trouvé le téléphone dans la poche d'un corps sans tête ni jambes, et j'étais dévasté", a témoigné un habitant de Mogadiscio, Dahir Dhego.

Au moins 230 personnes ont été tuées et 300 blessées, selon les sources de VOA Somali, dans cet attentat au camion piégé survenu en milieu d'après-midi samedi au carrefour PK5, situé dans le district de Hodan, un quartier commercial très animé de la capitale avec ses magasins et ses hôtels.

Cet attentat n'a pas été revendiqué. Mais les islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, lancent fréquemment des attaques et attentats-suicides dans Mogadiscio et ses environs.

Avec AFP

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