Sauf revirement de dernière minute, Barney Fuller, 58 ans, recevra une injection létale à 18h (Minuit TU jeudi).
Il s'était rendu coupable il y a 13 ans de l'homicide de ses voisins, Nathan et Annette Copeland, dans des circonstances particulièrement sauvages.
Ainsi que le relate l'acte d'inculpation, le couple avait déposé plainte après avoir reçu un appel téléphonique menaçant de Barney Fuller, un fana des armes.
Ce dernier, rendu furieux par le fait d'être convoqué par la police, s'était enivré une soirée complète, avant de sortir de chez lui muni de plusieurs de ses armes à feu.
Avec son fusil semi-automatique, il avait d'abord arrosé la façade de la maison des Copeland d'une soixantaine de balles, changeant trois fois de chargeur.
- Tueur surarmé -
Fuller avait ensuite forcé la porte de service de l'habitation. Utilisant un pistolet, il avait tué le mari dans sa chambre, puis son épouse réfugiée dans la salle de bain.
Juste avant d'être touchée, Annette Copeland était parvenue à composer le numéro d'urgence 911.
L'opérateur de permanence avait clairement entendu Fuller lancer: "La fête est terminée, garce!".
Le meurtrier s'en était enfin pris aux enfants du couple.
Il avait blessé de deux balles leur fils de 14 ans et avait échoué à atteindre leur fillette de 10 ans, ne trouvant pas le commutateur électrique dans sa chambre.
Après une douzaine d'années dans le couloir de la mort, le condamné a renoncé l'an dernier à tous ses appels, en expliquant que les conditions de vie y étaient insupportables.
Il va donc devenir le 143e détenu "volontaire" pour être exécuté depuis 1977, selon le site spécialisé Death Penalty Information Center.
Barney Fuller sera aussi le seizième prisonnier à être exécuté cette année aux Etats-Unis.
- Jeunes contre la peine de mort -
Ce nombre particulièrement bas illustre une conjonction de facteurs défavorables à la peine de mort: pénurie des substances utilisées pour les injections létales, déclin du nombre de verdicts et de réquisitoires de peine capitale, multiplication des recours de défense qui alourdissent la facture finale des exécutions.
Dans une étude publiée la semaine dernière, l'institut Pew constate que le soutien à la peine capitale aux Etats-Unis est aujourd'hui tombé à un plus bas niveau en quatre décennies.
Fait particulièrement notable, une majorité (51%) d'Américains se déclarent opposés à la sentence suprême dans la classe d'âge 18-29 ans.
Sur la population totale, seulement 49% des Américains continuent à soutenir la peine capitale pour les meurtriers, contre 42% qui s'y déclarent opposés.
Les Etats-Unis ont exécuté "seulement" 28 personnes en 2015, le chiffre le plus bas depuis 24 ans et très loin du pic de 1999 (98 exécutions).
Ce contexte alimente les espoirs des abolitionnistes, qui espèrent un basculement progressiste de la Cour suprême si Hillary Clinton remporte l'élection présidentielle en novembre.
Avec AFP