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Tripoli critique l'opération européenne Sophia


Des migrants et réfugiés embarqués à bord d’un canot gonflable lors d’une opération de secours dans la Méditerranée, au large de Sabratha, Libye, 3 février 2017.
Des migrants et réfugiés embarqués à bord d’un canot gonflable lors d’une opération de secours dans la Méditerranée, au large de Sabratha, Libye, 3 février 2017.

Le chef de la diplomatie du gouvernement libyen d'union nationale (GNA) a estimé à Varsovie que l'opération européenne Sophia, destinée à secourir les migrants traversant la Méditerranée, "encourage la migration".

"Tout simplement parce qu'avant, les migrants calculaient tous les risques", de la traversée de la Libye puis de la Méditerranée jusqu'aux îles italiennes de Lampedusa ou de Pantelleria, a déclaré à l'AFP Mohamad Taher Siala.

"Aujourd'hui, ils ne calculent que le risque qu'il y a à traverser la Libye et sortir des eaux territoriales libyennes. Seulement cela, parce qu'ensuite ils sont repêchés par les bateaux (de l'opération Sophia - NDLR) qui les conduisent en Europe, en toute sécurité. Je pense qu'il faut repenser cette opération", a-t-il dit en marge d'un entretien avec son homologue polonais Witold Waszczykowski.

L'opération navale anti-passeurs Sophia, lancée en 2015, est surtout destinée à sauver des migrants cherchant à traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune surchargées. Dans ce cadre l'UE a aussi commencé à former des garde-côtes libyens.

"Je n'ai pas d'autre solution" à offrir, a ajouté le ministre libyen. "Excepté, bien sûr, le développement économique dans les pays d'origine et de bons contrôles aux frontières". "Mais si vous continuez juste à les renvoyer chez eux, puis à les voir revenir et les renvoyer encore, vous ne pourrez pas arrêter la migration de cette façon", a-t-il poursuivi, prônant des programmes d'investissements dans les pays d'origine des flux migratoires et dans les zones en Libye affectées par ces derniers.

Mais il faudrait d'abord aider la Libye à résoudre ses problèmes (de sécurité et politiques), à mettre en place un gouvernement central solide qui serait un bon partenaire de l'Europe, a ajouté M. Taher Siala.

"L'été vient, la mer sera moins agitée et alors je pense que le nombre (des migrants) peut augmenter", a-t-il conclu.

Avec AFP

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