"Nous enregistrons ces trois dernières années 14.500 nouveaux cas (par an) dont 10.500 décès. C'est énorme!", a affirmé le professeur Moktar Touré, cancérologue au CHU de Treichville à Abidjan, présent à cette journée organisée à l'initiative d'Echo Médias, une organisation réunissant les professionnels des médias en Côte d'Ivoire.
"En Côte d'Ivoire, le cancer du sein est un problème de santé publique", a-t-il ajouté, soulignant son "impact socio-économique négatif". "La maladie est la première cause de mortalité chez la femme, surtout jeune, avec un âge moyen de 42 ans".
Les décès sont nombreux en Afrique, en raison des diagnostics tardifs et des pesanteurs culturelles.
Les médias ivoiriens se sont mobilisés pour la prévention du cancer du sein dans le cadre de de la campagne internationale "Octobre rose".
"Plus on parle du cancer, plus on le fait reculer, plus on augmente les chances de réduire le nombre de personnes qui pourraient être touchées par ce mal qui ronge malheureusement encore tant de vies", a déclaré le ministre ivoirien de la Communication et des médias, Sidi Touré.
"Le cancer peut tuer c'est vrai, mais un dépistage précoce peut nous aider à vivre et à vaincre cette pathologie qui fait beaucoup de dégâts dans le silence", a témoigné Agnès Kraidy, journaliste au quotidien progouvernemental Fraternité Matin et vice-présidente d'"Echo Médias".
Mme Kraidy, elle-même atteinte d'un cancer du sein et auteur d'un livre sur le sujet, a estimé qu'elle avait "le devoir de parler (...) pour ne pas que les gens craignent le cancer au point de penser qu'(il est) forcément synonyme de mort".
Elle a souligné l'importance de voir régulièrement des spécialistes pour lutter suffisamment tôt contre la maladie.
Beaucoup de femmes ne découvrent leur pathologie que sur le tard, faute de visites médicales, alors que les chances de survie sont moindres.
Le vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan a annoncé vendredi la construction à Grand-Bassam d'un centre régional de radiothérapie et d'oncologie destiné à couvrir toute l'Afrique de l'Ouest.
Ce projet, d'un montant de 71 milliards de FCFA (108 millions d'euros), sera financé par la Corée du sud.
Avec AFP