Moïse Katumbi affirme, dans une interview avec Reuters, qu’il maintient son projet de candidature malgré la condamnation et le procès dont il fait l’objet en RDC.
"Je vais rentrer même s’ils ont leurs fallacieux mandats d’arrêt… Je suis candidat en 2016", indique-t-il dans cet entretien.
Inculpé pour recrutement des mercenaires, le milliardaire et ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga a été autorisé d’aller se faire soigner en Europe d’où il a fait l’interview.
Il a récemment été condamné à trois ans de prison pour spoliation immobilière et à une amande d’un million de dollars américain.
Le procès était un "faux" et "expéditif", réagit-il.
"Ma santé s’améliore très bien. Je vais retourner le plus tôt possible… je n’ai peur de rien", déclare-t-il.
Comme ses partisans, M. Katumbi accuse la police, toujours dans cet entretien, de lui avoir injecté un produit toxique au cours de la protestation qui avait eu lieu alors qu’il se dirigeait au Parquet pour la dernière convocation avant de quitter le pays, à Lubumbashi.
Ses proches ont confirmé à VOA Afrique que M. Katumbi prévoit de rentrer en RDC avant le 9 juillet prochain en vue d’un procès qu’il va intenter contre le plaignant qui l’accuse de spoliation.
Pour rappel, le président de l’Assemblée provinciale de l’ex-Katanga, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, un proche de l’opposant, affirme, pour sa part, que l’immeuble en cause avait plutôt été racheté à l’Etat congolais par le grand-frère de M. Katebe Katoto, frère ainé de M. Katumbi, dénonçant une confusion délibérément entretenue par la justice.
M. Katumbi a récemment critiqué le dernier discours du président Joseph Kabila, l’accusant d’entretenir un "flou" autour de son avenir politique après la date constitutionnel pour la présidentielle de 2016 et de la tenue de la présidentielle.
Pour sa part, le gouvernement dénonce une "distraction" de la part de l’opposant.
Pour Lambert Mende, porte-parole, la réaction de M. Katumbi n’est qu’"une tentative pathétique de détourner l'attention et distraire l'opinion publique au sujet de ses multiples ennuis avec la justice de son pays".
Troisième mandat
La situation politique est tendue en RDC alors que la tenue de l’élection présidentielle devient de plus improbable avant la fin de 2016 comme le prévoit la Constitution qui interdit à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se présenter pour autre mandat.
L’opposition rejette un dialogue politique appelé par Kabila, y voyant une manouvre de ce dernier pour rester au pouvoir.
Les alliés évoquent eux, de plus en plus, l’idée d’un référendum qui devrait permettre à Kabila de se maintenir au pouvoir.
"Il y aura un troisième mandat pour M. Kabila que la population va imposer", a déclaré sur le site Internet politico.cd, Ramazani Shadari, chef du groupe parlementaire du parti M. Kabila, PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie).
"C’est clair. Cela sera soit par référendum soit par d’autres moyens", a précisé Shadari.
En janvier 2015, au moins 40 personnes ont été tuées –bilan du gouvernement- lors des manifestations contre une tentative de modification de la loi électorale.